Unspoken VF : Spider-Man 2099 Best Of

Crédits

Scénario : Peter David

Dessins : Rick Leonardi, Kelley Jones (#9)

Encrage : Al Williamson, Mark McKenna (#9)

Editeur US : Marvel

Editeur VF : Panini Comics

Format : Marvel Best Of, contient les épisodes US Spider-Man 2099 #1 à #10

La série : Fin 1992, Marvel décide de lancer une nouvelle ligne de comics avec pour toile de fond un des avenirs possible de son univers. L’action se déroule en 2099 (que l’on appelle Terre-928 aujourd’hui), ce qui deviendra le nom de ce label, et l’on y découvre des versions futuristes de Spider-Man, Dr Doom, Punisher ainsi qu’un tout nouveau personnage nommé Ravage. Ces différentes séries furent un succès si bien que Marvel capitalisa sur ce monde et lança nombre d’ongoings tels X-Men, Fantastic Four, Ghost Rider, Hulk… Malheureusement, la crise des comics au milieu des années 90, combinée à de mauvais choix éditoriaux, eurent raison de cette ligne qui disparut début 1998.
Spider-Man 2099 fut l’un des plus gros succès de cet univers et la série régulière la plus longue, ceci étant principalement dû à son scénariste Peter David qui écrivit les 44 premiers numéros… sur 46.

L’histoire : Nous sommes donc en 2099, un monde totalement gouverné par les corporations dont les deux plus grosses sont Alchemax et Stark-Fujikawa. Notre protagoniste principal, Miguel O’Hara, est un des plus brillants scientifiques de la première, travaillant sur l’amélioration du génome humain. A la suite de divergences d’opinion éthique sur les cobayes (humains bien sûr), Miguel décide de démissionner mais son patron, Tyler Stone, ne l’entend pas de cette oreille. Il le rend donc accroc à une drogue que seul Alchemax produit, forçant donc notre héros à devoir rester pour se procurer ses doses. Afin de se libérer de cette addiction, il va utiliser ses expériences sur le génome mais les choses vont déraper quand un ses collègues qui le déteste va changer les paramètres et mélanger l’ADN de Miguel à celui de Spider-Man, sur lequel il travaillait en secret. Les effets de cette expérience vont le changer à jamais en lui procurant bien sûr des pouvoirs mais aussi quelques modifications physiques des plus étonnantes.

Tout au long des ces dix épisodes, nous allons suivre le début de la carrière de cet homme araignée du futur et découvrir peu à peu le monde dans lequel il vit, peuplé d’hologrammes, de cyborgs, de cultes aux anciens héros, de sociétés à plusieurs vitesses, de cannibales mais surtout de corporations corrompues et omniprésentes. Dans l’esprit, on est très proche d’un univers à la Philip K. Dick.

L’une des grandes forces de Peter David sur cette série est de totalement réinventer, tout en gardant les aspects les plus classiques, le mythe de Spider-Man. Si Miguel O’Hara est un éternel blagueur comme Peter Parker, il est aussi excessivement arrogant, à la limite du détestable. Il est d’ailleurs nettement plus agressif, avec des manifestations de ses pouvoirs plus physiques. A cela, il faut ajouter un casting régulier très attachant entre le frère de Miguel, gentil mais naïf ; Lyla, l’hologramme de maison farfelue ; Dana, la petite amie trop lisse ou encore le grand méchant Tyler Stone, très proche d’un Norman Osborn.

L’on retrouve aussi tout le talent du scénariste d’X-Factor avec sa façon de mettre en place des plots qui se résoudront peu à peu et surtout un humour très particulier, fort en références pop-culture. Et puisque tout cela a été produit dans les années 90, nous sommes à un virage dans la façon d’écrire : finie la mode des histoires one-shots mais ce n’est pas encore ce systématisme des arcs en six épisodes calibrés pour les TPB. La majorité des scénarii tiennent en deux ou trois numéros mais formant un tout sur l’album.

Dessins : C’est là où la qualité baisse. Nous sommes dans les années 90 et ce type d’illustrations commence à vieillir un peu. De plus, même si  le style relativement “carré” de Rick Leonardi (qui s’affirme de plus en plus tout au long des épisodes) sied bien à un univers futuriste, l’ensemble est parfois un peu trop chargé et daté de cette époque où on aimait en mettre partout. Cependant, l’univers dans lequel Miguel évolue est bien rendu, à la fois sombre dans son ambiance et lumineux dans les couleurs. A noter aussi le fill-in de Kelley Jones sur l’épisode 9, un artiste que j’apprécie beaucoup, et qui nous dépeint un Spider-Man très menaçant, proche d’un Venom dans sa musculature. J’aurais personnellement préféré le voir en artiste régulier mais cela aurait sûrement changé drastiquement le ton de la série.

Edition : Pour les 50 ans de l’ami araignée, Il était normal que Panini nous ressorte du vieux matos en rapport. C’est chose faîte avec ce Marvel Best Of Spider-Man 2099. Proposé à 25.40€ ce volume est parfait pour compléter sa connaissance sur l’univers alternatif de la Maison des Idées. Le papier est glacé, ce qui est agréable et rend justice aux couleurs de l’époque. A la fin, nous avons droits aux couvertures originales, ce qui est un plus indéniable.

Avis : Ce Best Of est selon moi une très bonne porte d’entrée dans l’univers 2099 mais aussi un bon moyen d’en découvrir plus sur un personnage aujourd’hui disparu mais que certains ont pu apercevoir dans les derniers jeux vidéo Spider-Man ou encore dans les Exilés. Malheureusement, bien que basé dans un monde futuriste, l’ensemble à quand même un peu vieilli et surtout Marvel n’a pas continué pour le moment la publication au-delà du premier tome. Certes, le dernier numéro de ce volume peut s’apparenter à une fin mais il reste quelques plots en suspens qui ne verront pas de suite, à moins que Panini ne décide de publier la suite sans passer le nouveau matériel US, l’intégralité des épisodes de Spider-Man 2099 par Peter David ayant été publié à l’époque de Semic. Malgré cette ombre au tableau, j’ai relu avec grand plaisir ces épisodes et je le conseille à tous ceux qui auraient envie de découvrir une très bonne variation du mythe de Spider-Man, du (toujours) excellent travail de Peter David ou encore une très bonne série des années 90, tout en gardant à l’esprit que cette histoire a quand même 20 ans !

A propos Steve 1620 Articles
A l'origine du projet, chroniqueur sur tous les podcasts, c'est également à lui que revient la lourde et ingrâte tâche de l'enregistrement et du montage des émissions.

4 Comments

  1. Bonjour moi j’aimerais savoir est ce une nouvelle traduction? Si oui est elle plus proche de la version VO? Encore une autre question la couverture à été recolorisé avons nous d’autre inédit de la sorte? Le master utiliser pour produire cet album n’a tíl pas des page un peu flou (surtout les 1er épisodes) Car à l’époque de semic il y avait us des problème à cause de ce master autant sur un papier “doux” cela ne se voit pas trop mais sur du papier glassé celà doit être plus voyant.

  2. Oh là Steve, tu es dur avec le dessin, léonardi est juste énorme sur cette série mais les planches scannées à partir de vieux comics ne lui rendent pas hommage, je t’invite à regarder les splash pages en noir et blanc haut déf, c’est un régal pour les yeux !! Sinon c’est vrai , cela a un peu vieilli mais comme un bon vin !!
    ++

  3. Pour la nouvelle traduction, je ne saurais répondre, c’est Nonö qui s’est chargé de la partie édition VF, j’ai relu mes vieux comics VO. Par contre, en ce qui concerne la colorisation, Panini a utilisé le matériel du nouveau TPB US qui a été recolorisé, donc je pense que l’on doit avoir le même style que pour la couverture.

    Pour Rick Leonardi, si j’ai pu paraître dur, ce n’était pas mon intention. Je trouve ça agréable dans l’ensemble même si comme je l’ai précisé, je préfère nettement Kelley Jones. Par contre, je suis un habitué du style 90’s et pour des gens qui ne lisent du comics plus récent (par là j’entends les 5-10 dernières années), ils risquent d’être assez surpris et je préfère les mettre en garde. Ce serait dommage d’être déçu par ce très bon album simplement parce que l’on s’attend pas à ce type de dessins.

  4. Moi j’aime bien Leonardi, surtout ses constructions de pages que je trouve souvent inventives. J’ai un bon souvenir de cette série. J’aimerai bien une réédition de X-men 2099 avec Lim et Kubert au dessin.

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