Unspoken VF : Buffy contre les vampires – Chroniques des tueuses de vempires

BUFFY

Crédits : 

Scénario : Joss Whedon, Amber Benson, Jane Espenson, David Fury, Rebecca Sinclair, Doug Petrie, Brett Mattews, Becky Cloonan

Dessin : Leinil Francis Yu, Tim Sale, Ted Naifeh, P.Graig Russel, Steve Lieber, Mira Friedmann, Gene Colan, Karl Moline, Jeff Matsuda, Sean Phillips, Vasilis Lolos

Editeur VF : Panini Comics

BUFFYAvis : oui je sais ça fait beaucoup d’auteurs et de dessinateurs pour un seul volume , mais cela est dû à la nature de ce recueil, qui contient une série de petites histoires, chacune centrée sur une tueuse à une époque précise. Car oui le mythe de tueuses ne commence pas avec Buffy, mais il remonte à des milliers d’années, à la préhistoire pour être précis.

La bonne idée de ces histoires est de montrer que quelque soit l’époque, les tueuses, malgré le fait qu’elles défendent l’humanité, sont rarement acceptés par le genre humain. Elles sont la plupart du temps haïes et détestées. Et oui il y a la vieille rengaine, protéger un monde qui nous craint et nous hait. Sauf que contrairement aux mutants de chez Marvel, les tueuses ont longtemps été uniques. Une par époque, pas une de plus.

Scénario : nous voyageons donc au travers des époques, et nous voyons bien que quelque soit l’époque les tueuses ne sont vraiment pas appréciées. Cela va même plus loin, puisque nous voyons notamment que certaines furent tuées par les humains qu’elle venait de sauver …

Il y a donc un petit goût amère au travers de ces histoires, mais que nous autres fans de Whedon connaissons bien. Car si ses personnages se comportent souvent de manière héroïque, même à leur corps défendant (comme Mal dans Firefly), il sont rarement récompensés, ou en tout cas le bonheur leur échappe continuellement. Et quand ils y parviennent enfin, ce n’est souvent que pour un court moment, une tragédie venant souvent tout briser.

C’est même devenu une sorte de gag parmi les fans, en général quand un personnage dans le Whedonverse est heureux à un moment, ce n’est jamais très bon signe, et en général il faut attacher sa ceinture car on sait qu’il va y avoir des morts ! (et non c’est pas une blague).

De nombreuses tueuses sont donc présentées dans ce tome, sauf une bien connue : Buffy ! donc même si elle apparaît sur la couverture, et dans le titre, inutile de compulser furieusement les pages pour essayer de la trouver, elle n’est pas là. Avant de crier à l’escroquerie, je dois tout de même dire que si Buffy n’est pas présente, ce volume demeure un achat quasi obligatoire pour tous les fans. Et ce pour une bonne raison : il est très bon.

Whedon ne signe lui même que 3 petites histoires, la première sur la première tueuse. Cela m’a fait plaisir qu’il lui consacre quelques pages, parce que le dernier épisode de la saison 4 dans lequel apparaît le personnage pour la première fois est tout simplement mon préféré de toute la série. Et déjà Whedon réaffirme un des thèmes constants dans la mythologie de son personnage : la solitude de la tueuse. Alors qu’elle sauve des humains, ceux ci ne veulent rien avoir à faire avec elle.

On retrouve cette idée dans la histoire  située au moyen âge, et qui est sans doute la plus dure de tout le tome, avec celles dans les années 40 dans l’Allemagne nazie. Bien que je pense que cette dernière est plus un réquisitoire sur la nature du mal, la tueuse étant presque un élément du décor de cette histoire où la tueuse s’interroge sur ce que la société nazie lui dit être le mal, et ce qu’elle perçoit comme le mal…

Ces histoires montrent le côté sombre de l’humanité, et le peu de cas qu’ils font des tueuses, qui elles font face à l’adversité.

Enfin la dernière histoire de Whedon est consacrée à Fray, la tueuse de l’avenir. Elle est très courte mais excellente, et s’insère entre la fin de la mini Fray et la saison 8 de Buffy. Autant le dire, ces trois histoires sont les meilleures de ce tome. Le créateur de Buffy tient vraiment bien tous ces personnages, et on sent qu’il est là à la maison.

Mais et les autres me direz vous ? mmm elles sont de qualité variable. La plupart sont signés par des scénaristes du show TV, voire même l’une des actrices (Amber Benson qui jouait Tara). La plupart du temps, on sent bien que même si ils moins à l’aise avec le format comics, une fois posée leur histoire ils n’éprouvent pas beaucoup de problèmes.

Mes préférés dans celles ci sont sans doute “Nikki dans la nuit” sur la tueuse des années 70 (tuée par Spike) et incroyablement dessinée par Gene Colan. Ensuite il y a “Sacrés bonnes femmes” situé dans le Las Vegas des années 50, et qui relate la rencontre entre un vampire joueur et une tueuse…L’histoire est savoureuse, jouant avec les codes du genre noir, et notamment le poncif de la femme fatale. Le tout dessiné par Sean Phillips, je vous laisse imaginer !

En fait toutes les histoires sont bonnes, allant de simplement agréable, à l’excellente, en passant par l’émouvante. Si vous êtes un fan, c’est un peu une redécouverte. Les tueuses du passé ne sont plus un concept abstrait, on voit leur vies, leurs difficultés, leur combat pour survire. Un combat qu’elles finiront inévitablement par perdre.

Pour les nouveaux dans l’univers de Buffy la bonne chose est qu’il n’est pas utile de connaître la série TV, ou les comics parus. On peut très bien le prendre comme un récit indépendant. Et comme le concept de la tueuse n’est pas ce qu’il y a de plus difficile à comprendre, il vous sera aisé de rentrer dans ce monde.

Dessin : là aussi nous avons du lourd entre Francis Yu, Gene Colan, Sean Phillips et d’autres, la partie graphique est toujours très bonne. Personnellement ceux qui m’ont marqués sont sans doute Tim Sale, qui signe des pages à tomber par terre. Gene Colan, co créateur de Blade, qui revient au genre vampirique. J’ai vraiment été surpris, car pour un dessinateur old school c’est tout simplement sublime et parfaitement adapté à l’époque décrite des années 70. Enfin Sean Phillips qui reste à la maison avec son histoire située dans les années 50.

En somme une collection de talents absolument fabuleux !

Note : 8,5/10 – pas de récits inégaux ici , que de bonnes histoires qui enrichissent la mythologie de la tueuse !


A propos Sam 2321 Articles
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4 Comments

  1. Le dernier épisode de la saison 4 est très particulier quand même , sombre mais d ‘ une mise en scène a coupé le souffle , j ‘ ai craqué et me le suis mis dans ma shopping list 

    • Oui je ne vais pas nier que le dernier épisode de la saison 4 se détache du reste, notamment du reste de la saison 4. L’épisode était déjà plus sombre, et annonçait le ton résolument plus adulte de la saison 5, mais je pense que outre la mise en scène que tu as raison de souligner, il y a avait le fait que l’on prenait tout un épisode pour vraiment revenir sur chaque personnage, et Joss Whedon allait très loin pour les dépiauter. 

  2. Merci pour cette review, elle m’a permis d’acheter le recueil et de savourer les histoires.
    Grosses variétés de style de dessin et comme tu dis les histoires sont toutes d’un bon niveau.
    Tu dis que Buffy n’apparait pas, mais si je ne m’abuse il y a une histoire où elle apparaît (“pour une bouteille de djinn”) qui se passe à Sunnydale en 1997.
     

    • oui en effet avec Willow dans un style assez cartoony, je ne l’ai pas compté, car l’histoire ne concerne pas vraiment buffy et willow mais plus la tueuse des années 30.

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