Unspoken VO : Batman Incorporated 8

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Crédits :

Scénario : Grant Morrison

Dessin : Scott Clark

Couverture :

Couverture A : Scott Clark

– Couverture B : Chris Burnham

Editeur : DC Comics

BMINC_Cv8_ds-copyLa série : Lors de son petit périple au travers du temps, Bruce Wayne a eu une vision de l’avenir, une vision terrible. Bien que les détails se soient estompés, il sait que quelque chose de mauvais arrive à l’horizon. Pour lutter contre cette future menace, il se met à recruter des Batmen tout autour du globe. Au cours de sa campagne de recrutement il se heurte plus d’une fois à une mystérieuse organisation : Leviathan. Infiltrée dans la plupart des gouvernements, organisations légales ou illégales, son emprise semble croissante. Est elle la menace perçue par Batman, et une armée de Batmen sera-t-elle suffisante pour stopper Leviathan ?

Avis : si vous êtes un lecteur régulier de ce site , vous savez sans doute que je suis un immense fan de Grant Morrison, si vous êtes nouveau alors je vous l’apprends. Depuis bientôt 6 ans Morrison s’est attaqué au mythe de Batman, et il s’y est fort bien attaqué. Comme d’habitude il a pris ce qui est la base même d’une série, d’un personnage, et il a taché d’y apporter un regard et des idées neuves. Et à mon sens il a parfaitement réussi. Batman est en effet, selon mon opinion, un personnage facile et difficile à écrire. Facile car nous le comprenons tous très vite, ses buts, sa motivation première ne demandent pas un doctorat pour les appréhender et surtout pour aimer le personnage. Difficile car après plus de 60 d’existence, insuffler des nouvelles idées n’a rien d’évident, et quand on est un scénariste un peu paresseux qui veut pas se prendre la tête, ça donne souvent un truc du genre :”pffff bon j’ai pas trop d’idées, allez on ressort le pingouin, on ne la vu que 149 fois cette année …”

Rien de cela avec Morrison, qui a même réussi le pari de réintégrer la totalité de la continuité Batman, et de trouver une raison d’être même aux trucs contradictoires…

Scénario : dans l’épisode Batman : the return, Bruce confiait une nouvelle mission à Oracle tournant autour d’un mystérieuxBMINC-8_4_asjdfhasd7f90 Web 3.0 où s’illustrait une figure singulière : Batgirl… On ne savait pas trop quoi en penser, l’auteur apporte la réponse maintenant. Comme on pouvait l’imagnier le Web 3.0 est une nouvelle version du réseau global de communication, où l’ordinateur est devenu désuet et où l’on peut représenter le réseau sous la forme d’une réalité holographique où nos avatars peuvent naviguer sans contraintes (c’est la version ultra simplifiée là).

C’est ce que vend Bruce Wayne à des investisseurs lorsque des virus les attaquent !  très vite l’hypothèse qu’une forme de vie ait émergé du Web 2.0 est proposée, et ces virus seraient son moyen de défense face à l’extension que représente une nouvelle version plus moderne du Web. Heureusement et comme toujours Batman a tout prévu, en l’espèce sous la forme d’un système de sécurité incarnée par Batgirl, dirigée par Barbara Gordon. Tant mieux car si Bruce et ses investisseurs sont détruits par ces virus ils ne mourront peut être pas, mais leur fortune appartiendra au passé. Bruce fauché, pas le meilleur moment ! Au delà on apprend que encore une fois le Leviathan n’est pas étranger aux petits soucis de Batman, et grâce aux nouvelles informations qu’il récolte, Batman peut déduire qui est derrière la mystérieuse organisation.

Outre le fait de continuer à développer son intrigue autour du Leviathan, Morrison poursuit dans son idée de rénovation de Batman en intégrant une foultitude de nouvelles idées au mythe. Pour une fois le perso apparaît comme bien encré dans son temps, et au passage le scénariste aime à faire allusion à un de ses thèmes de prédilection : la lutte de l’ancien contre la nouveauté. Le premier étant perçu comme hostile. Ce thème est quelque chose qui lui est cher depuis longtemps et qu’il a notamment fortement développé dans New X-Men.

BMINC-8_5_asskjdfhasd790Batman Inc était pour moi une idée de dingue qui pouvait conduire au désastre si elle n’était pas bien menée, mais le scénariste avec sa patte bien particulière lui a donné un ton particulièrement savoureux, pour une raison simple : on ne sait jamais ce qui va se passer. Ce qui est un sentiment que je n’ai pas souvent sur les titres Batman. Nouveaux ennemis, nouveaux défis, nouveaux personnages tout le tour du ventre, cette série est un délice de lecture depuis des mois, enfin quand le titre veut bien sortir.

C’est pour cela que j’ai d’autant plus de mal à accepter la décision de DC de mettre en pause le titre, et de lui accorder une maxi série quelque part dans son planning surchargé l’année prochaine. Nous savons tous comment finissent les séries arrêtées pendant des mois, et j’ai dans le sentiment que la maison d’édition n’accorde cet enterrement luxueux au titre pour une seule raison : son scénariste. Poids lourd de la maison il était difficile d’annuler son dernier projet sans susciter de réaction.

En outre la dernière idée de Morrison était un peu le meilleur du monde tant pour les fans que pour DC, d’un côté les lecteurs pouvaient avoir Bruce et Dick comme Batman, donc chacun avait le perso qui lui plaisait. De l’autre, DC pouvait justifier un nombre multiple de série Batman en disant : oui mais c’est pas le même personnage sous le costume …

Tout cela prend fin dans une semaine, où nous aurons toujours une pelletée de titres Batman, tous sur les épaules de Bruce Wayne … Pour ma part je vais attendre avec impatience la conclusion de cette histoire, et ce même si je suis persuadé que DC n’en tiendra aucun compte par la suite, car la fin de ce premier volume laisse de nombreuses questions en suspens.

Dessin : c’est un peu la déception de cet épisode, depuis quelques mois c’était Chris Burham qui avait fabuleusement repris le dessin de Batman Inc, après Yannick Paquette. Son style n’était apparemment pas adapté pour cet épisode qui laisse une large part à la 3D, et c’est là que l’on se rend compte que ce type de représentation graphique n’a pas beaucoup évolué sur papier depuis des années. Cela reste sympathique, Batgirl est géniale, mais on est content quand le dessin redevient normal.

Couverture : je préfère, sans surprise la couv de Burhnam à celle de Scott Clark un peu plus froide.

Note : 8,5/10 – comme chaque épisode je me suis régalé, la série la plus innovante de la franchise Batman.

A propos Sam 2318 Articles
Ce fan de Morrison donne ses conseils dans des guides de lectures

4 Comments

  1. Et bien merci, peso j’ai bien aimé la chronique de Comic Box, je suis d’accord sur certains points (comme l’aspect un peu daté des effets 3D, et en désaccords sur d’autres
    et puis il ne faut pas oublier que je suis un fondu de Morrison, donc en général quand je commencer à en parler c’est difficile de m’arrêter … 

  2. J ‘ estime que dans le milleux du comics , il faux faire un peux abstraction des ” technologies ” employé , je renvoie au chasseur amphibie dans Fathom ; Bat-tank dans the dark knight return ou des OMAC , j ‘ aurais tiqué il ya quelque années , mais ce ne sont pas des revues d ‘ informatiques , non ?

  3. Batman Inc possède effectivement une fraicheur et une identité qui la caractérise vraiment des autres séries sur Batman, et comme toi, je suis un peu déçu de la voir s’arrêter comme ça pour finir en maxi-série. Mais même si le concept est génial, on peut honnêtement se douter qu’il n’est pas fait pour durer ainsi, surtout si la trame mène vraiment quelque part, hors nous savons que c’est effectivement le cas.

    C’est quand même dommage. 8 épisode, c’était peu. Snif ! 

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