Chez Marvel, un concept qui prend l’eau n’est jamais perdu. On laisse passer quelques années et on refait une tentative. Et ce sera le cas en avril prochain avec une mini-série intitulée Timestorm : 2009/2099 de Brian Reed (scénario) et Eric Battle (dessins). On nous promet un renouveau de l’univers 2099 et ça méritait bien une replongée dans l’univers original avec le début de Spider-Man 2099.
Spider-Man 2099 apparut pour la première fois à l’occasion du 30ème anniversaire de Spider-Man dans un preview de cinq pages (Amazing Spider-Man #365, août 1992). En novembre de la même année, la série régulière était lancée ce qui donnait aussi le coup d’envoi à tout l’univers 2099. Les mois suivants, on eut droit à Ravage 2099 (le seul personnage sans alter-ego du Marvelverse classique), au Punisher 2099 et à Doom 2099. D’autres suivirent plus tard et la ligne eut un certain succès pendant quelque temps, notamment Spider-Man et Doom. La crise qui secoua le milieu des comics au milieu des années 90, ajouté à des faiblesses créatives, mirent fin à cet univers en 1998.
Mais revenons à Spider-Man 2099 #1. L’épisode est écrit par Peter David, dessiné par Rick Leonardi et encré par Al Williamson, une équipe créative de qualité. Quand l’histoire commence, on est plongé directement au cœur de l’action avec Spider-Man 2099 essayant d’échapper à des agents du gouvernement qui le pourchassent (ce sont d’ailleurs les mêmes pages que le preview sorti quelques mois auparavant). On s’aperçoit tout de suite de la différence avec son pendant de l’univers classique car celui-ci ne passe pas son temps à envoyer de piques à ses assaillants. Bien au contraire même, il reste silencieux tout au long de la poursuite, à l’exception de deux cases. Il parvient à s’échapper en se noyant au milieu de la foule d’un centre commercial.
Ailleurs, un certain Miguel rentre chez lui et Lyla, son assistante hologramme (hé oui, c’est le futur !) l’accueille gentiment. Elle lui passe ses messages et on s’aperçoit que ce Miguel a des problèmes de drogue… Lyla lui fait ensuite la remarque que son comportement est étrange, il n’a pas par exemple rempli son journal personnel depuis cinq jours. Il décide donc de s’y atteler et on découvre ainsi qui est Miguel O’Hara. Il est un scientifique pour une des corporations qui “dirige” le monde, Alchemax, et a en charge de développer une formule qui permettra à la corporation d’avoir des super-soldats en modifiant le code génétique du sujet. Il a d’ailleurs pris comme source d’inspiration un héros du 20ème siècle, Spider-Man. Alors qu’ils n’en sont qu’à la phase préliminaire du programme, son patron, un certain Tyler Stone, décide d’accélérer les choses en faisant un test sur un sujet humain volontaire. Miguel est loin d’être d’accord avec cela, mais décide de rester afin de s’assurer que tout se passe bien. Malheureusement, le résultat est loin d’être ce qui était prévu : le volontaire a muté et devient complètement fou. Dès qu’il sort de la machine, il s’attaque à Miguel mais n’a pas le temps de lui faire grand mal car il meurt au bout de quelques secondes.
Suite à cet échec, Miguel va voir Stone lui signifier son mécontentement et démissionner. Celui-ci, ne voulant pas que son meilleur élément quitte la société, lui administre à son insu une dose d’une des drogues les plus addictives sur le marché, créée et distribuée uniquement par Alchemax bien sûr. Ainsi, il n’a plus le choix, il doit rester travailler dans la corporation afin de pouvoir avoir “sa dose”. Ne sachant plus vraiment quoi faire pour se débarrasser de l’addiction, il s’infiltre dans son labo afin de reconfigurer son code génétique pour ne plus être dépendant. Malheureusement, son collègue, qu’il passe son temps à rabaisser, le surprend entrant dans la machine et décide de changer les réglages pour se venger de lui. Au lieu du simple code génétique de Miguel, il ajoute celui d’une araignée et passe outre les recommandations de sécurité. La machine finit par exploser et en voulant contempler son œuvre, il s’aperçoit que Miguel en est ressorti vivant et indemne. Enfin presque car quand il se retourne, il a physiquement bien changé…
C’est sur la transformation physique de Miguel que s’achève le premier épisode et ce cliffhanger a donné envie à beaucoup de lire la suite. La série régulière comptera 46 épisodes, dont 44 furent scénarisés par Peter David. Il a réussi à faire un Spider-Man complètement différent de celui de l’univers classique : là où Peter Parker est timide en civil et passe son temps à blaguer quand il est en costume, Miguel O’Hara est tout l’inverse, muet en costume mais ultra cynique en civil. De même, Peter n’a plus que sa tante pour seule famille alors que Miguel a toujours sa mère, mais aussi un frère et même une fiancée. Il donne aussi une explication à certains pouvoirs de Spider-Man : il peut s’accrocher au mur grâce à des griffes qu’il a au bout des doigts et n’a pas de spider-sense mais une vision à 360°.
Quand en 1996 Marvel a décidé de virer Joey Cavalieri, l’éditeur en charge de toute la ligne 2099, Peter David et plusieurs autres auteurs ont décidé de partir en même temps pour le soutenir. Deux numéros après son départ, la série s’arrêtait. Quelques années plus tard, quand il écrivait Captain Marvel, David eut l’occasion de pouvoir faire réapparaître Spider-Man 2099 et put résoudre quelques intrigues qu’il avait laissé en suspens (Captain Marvel v3 #27 à #30). Miguel revint aussi sur le devant de la scène dans la série Exiles où il intégra l’équipe suite à une modification de sa ligne temporelle (à partir d’Exiles #75). Nul doute que si Timestorm : 2009/2099 rencontre du succès, on pourrait revoir Miguel O’Hara dans un nouveau mensuel dans quelques mois.
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