Parmi l’avalanche de nouveautés de ces derniers mois, il est un titre Marvel dont le succès et la qualité ne se démentent pas et qui vont même crescendo : je veux bien sûr parler de FF, alias Future Foundation pour les newbies (n’allez pas imaginer autre chose, bande de petits pervers…). Retour aujourd’hui sur le dernier numéro en date d’une des séries au titre le plus court de l’histoire des comics.
Crédits (à la mode Stan Lee) :
Scénario : l’indécrottable Jonathan Hickman !
Dessins : l’ineptingmable Steve Epting !
Coloriste : L’infranchissable Paul Mounts !
Lettreur : L’indémasquable Clayton Cowles !
Couverture : L’inmatatable Daniel Acuña !
La série : Suite à la mort de l’un d’entre eux, les Quatre Fantastiques ont dissout leur groupe pour fonder une communauté à vocation d’intérêt général : la Future Foundation, comptant dans ses rangs aussi bien des super-héros que de jeunes prodiges au potentiel élevé et d’anciens ennemis aujourd’hui devenus alliés. Mais pour combien de temps cette fondation aux bases fragiles restera-t-elle stable ?
Scénario : Hala périphérie de l’univers connu (oh oh oh !), le retour de Black Bolt a changé la donne dans le jeu de cartes politique de la planète kree. Aujourd’hui, le roi, ses cinq reines et leurs valets sont de retour sur Terre pour empêcher la destruction de la planète. De son côté, le docteur Reed Richards a dû former une alliance précaire avec ses ennemis d’hier pour venir à bout de ses doubles maléfiques. Le combat s’engage, mais avec trois camps sur un même champ de bataille, quelle sera l’issue du conflit ? Ralliements, trahisons et coups de poker sont au menu de ce nouvel épisode.
Enfin ! Après deux numéros à des années-lumière de l’histoire principale, Jonathan Hickman fait converger ses différentes intrigues pour nous livrer un épisode rempli d’action que nous attendions tous. Si le Retour du Roi nous avait agréablement surpris, il est dommage qu’il ne se soit pas fait dans une mini-série ou un one-shot à part, pour clarifier l’action de la série FF. En effet, l’arrivée des Inhumains dans le conflit terrien fait plaisir à voir, mais aurait pu être un beau retournement de situation pour la suite de l’histoire. Ici, elle ne fait que nous perdre dans la répartition des forces en puissance.
Imaginez un instant un échiquier à trois joueurs, dont la stratégie est de s’allier aux autres participant pour mieux les éliminer. Vous aurez alors l’aperçu du champ de bataille légèrement confus auquel nous assistons dans cet épisode. Alors imaginez qu’en plus, certaines pièces s’attaquent à leur propre camp et c’est le chaos le plus total ! Le twist des dernières pages est certes appréciable, Hickman ayant sans doute gardé quelques coups de maîtres pour la suite, mais on ne peut qu’appréhender l’issue de ce conflit tripartite. Le prochain numéro nous réservera-t-il une bonne ou une mauvaise surprise ? À trop calculer ses coups à l’avance, Hickman risque de rater son “Echec & mat” pour nous livrer un “Pat”[1] décevant.
Dessins et couleurs : Suite au jeu des chaises musicales des derniers numéros, Steve Epting retrouve temporairement son rôle de dessinateur sur la série. Pour ma part, j’avais préféré les prestations de Barry Kitson et de Greg Tocchini sur le titre, mais Epting ne s’en tire pas si mal que ça, sans pour autant rehausser la qualité graphique du numéro par rapport aux précédents. Mention spéciale au coloriste Paul Mounts qui continue ici de nous offrir un travail formidable. Ses ombres sont portées avec minutie et fort sens du détail, et les nuances choisies, parfois en dégradés discrets pour les décors, parfois en couleurs vives et panachées pour les scènes de combat, donnent aux dessins une profondeur étonnante. Saluons l’effort porté particulièrement au costume de Reed Richards qui, selon les scènes et les émotions du protagoniste, se nimbe de blanc, de noir ou… de bleu, rappelant étrangement un autre costume, anciennement orné d’un chiffre sur le torse. Un indice pour l’avenir du personnage ? La réponse en novembre…
Couverture : C’est pour moi malheureusement le point négatif de ce numéro. Le résultat n’est pas mauvais, mais il n’est pas non plus des plus attractifs. Si je n’avais pas déjà été accro à la série, je ne suis pas certain que la seule vue de la couverture m’aurait incité à acheter ce numéro. Même si Daniel Acuña est un artiste reconnu, sa couverture en speed painting aurait à mon sens mérité d’être plus travaillée, et les contours des personnages dessinés et encrés. Mais le véritable problème, c’est que la couverture ne reflète en rien le contenu du comic-book à proprement parler. Certes, la présence des vilains est bien à l’ordre du jour, mais ce n’est vraiment pas le sujet principal de l’épisode. La cover va même à l’encontre de ce qui nous est révélé à la fin du numéro, ce qui pour moi est un non-sens absolu. Mais bon, ce n’est pas comme si les couvertures des numéros précédents n’avaient pas le même défaut ! Un pur rôle d’illustration donc pour cette page de garde, plus qu’un véritable teaser du contenu de l’épisode.
Mon avis : Hormis une couverture qui n’est pas à la hauteur et un scénario qui se perd dans trop de complexité, la lecture de ce nouvel épisode de Future Foundation reste un vrai moment de plaisir, et une valeur sûre de l’univers Marvel. L’ascension annoncée dans le titre est au rendez-vous, l’action reprenant le dessus et les couleurs venant sublimer les scènes de combat. Un buy certain donc pour ce numéro, et une bonne mise en condition avant le final de ce story-arc qui promet d’être dantesque.
[1] Situation aux échecs où la partie est déclarée nulle, faute d’issue.
Laisser un commentaire