Unspoken VO : The Arms of Octopus

couverture

The Arms of Octopus

Scénario : Mike Costa

Dessins : Kris Anka (All-New X-Men Special #1), Jacob Wyatt (Indestrucitble Hulk Special #1) et Michael Dialynas (Superior Spider-Man Team-Up Special #1)

Couvertures : Alexander Lozano

Éditeur : Marvel

Synopsis : Depuis plusieurs mois l”esprit du Docteur Octopus habite le corps de Peter Parker et porte le masque du Superior Spider-Man. Alors, qui peut bien être le Docteur Octopus qui a attaqué les All-New X-Men en plein New York ? Et pourquoi l”aide de Hulk sera-t-elle nécessaire pour résoudre ce mystère.

 

À partir de la fin des années 80 chez Marvel comme chez DC est prise l”habitude d’utiliser les annuals, sorte de « treizième numéros » des séries mensuelles existant depuis les années 60, pour accueillir des crossovers regroupant souvent des personnages issus de différentes « familles » (Days of Future Present touchant en 1990 les annuals des séries X-Men et Fantastic Four par exemple). Cette pratique s”impose durant la première moitié des années 90 avant de progressivement se raréfier, voir quasiment disparaître. Marvel semble réintroduire ce concept en 2011 avec des histoires comme Escape From the Negative Zone (un crossover entre les annuals des séries Namor: the First Mutant, Uncanny X-Men et Steve Rogers: Super-Soldier), une sympathique petite histoire sans grandes conséquences servie par de jeunes talents comme Nick Bradshaw, qu”on a pu depuis admirer régulièrement sur Wolverine and the X-Men. L’idée est un peu la même ici, sauf qu’en lieu et place d’annuals ce sont des specials qui sont utilisés.

Unis dans leurs différences

Un décalage des personnages bien utilisé dans les dialogue (promis, il n
Des dialogues qui jouent bien sur le décalage des personnages vis-à-vis de la société (promis, il n”est pas question de bouteilles d”eau ce coup-ci !)

Si les personnages présents dans cette histoire n”ont que peu de liens entre eux, l”auteur Mike Costa va s’appliquer à justifier par le scénario leur rencontre et nous met en confiance dès les premières pages en se montrant très au fait des événements vécus récemment par les personnages dans leurs séries. Il ne se contente pas d”ailleurs les mentionner mais va jusqu”à les utiliser dans un cas précis pour construire un point important de l’intrigue, tout en sachant bien que ce développement ne sera sans doute pas repris par le scénariste régulier du personnage concerné. Qu’à cela ne tienne, c’est fort agréable à lire sur le moment et c’est tout ce qu’on demande à cette mini-série camouflée. Le scénariste se montre très à l’aise dans la caractérisation des personnages, mention spéciale au Superior Spider-Man qui est supérieurement arrogant (pour rester poli) comme il le faut et à Beast pour qui le lecteur se prend rapidement d”empathie. L”auteur ne lésine pas non plus sur l”humour qui est très bien utilisé dans les situations et dialogues, un peu dans la veine de ce qu’on peut lire chaque mois sur FF (si vous ne savez pas quoi faire de ce titre après la fin du run en cours, donnez-le à Costa !).

Je ne m’attarderai pas trop sur le cœur de l’histoire, son déroulement reste assez classique, le plaisir de la lecture résidant réellement dans les dialogues et la rencontre entre des personnages aux tempéraments si différents. Si une astuce est trouvée pour que le team-up ne soit pas trop artificiel, le choix a aussi un petit côté symbolique, les personnages présents sont tous des héros online casino qui ont toujours eu des problèmes à s’adapter à la société dans laquelle ils vivent et qui ont subi de gros changements de statu quo lors du Marvel Now! : les jeunes X-Men à la fois par leurs statuts de mutants et de visiteurs du passé, Superior Spider-Man par le secret qu’il cache et Hulk… ben parce que c’est Hulk, même si ça va un peu mieux depuis qu”il bosse pour le S.H.I.E.L.D. Mike Costa semble prendre un malin plaisir dans l”écriture de ce dernier qui est au centre des scènes les plus drôles du récit.

Parce que huit bras valent mieux que deux

La partie graphique risque par contre de diviser les lecteurs. En effet, opération vitrine de nouveaux talents oblige, trois dessinateurs se voient attribuer chacun un numéro. Ce n’est pas tant la multiplicité des artistes qui risque de déranger, le scénario pouvant d’ailleurs le justifier par la narration qui passe d’un personnage à l’autre au fil des épisodes, mais leurs styles parfois très éloignés des canons du genre.

À style style inhabituel, lieu de combat insolite !
À style style inhabituel, lieu de combat insolite !

Pour All-New X-Men Special #1 le dessinateur Kris Anka use d’un style proche de la mode des dessins « mangaisés » (excusez de ce barbarisme et n”y voyez là aucune remarque péjorative de ma part sur les manges ou les styles qui s”en inspirent) destinés à la jeunesse qui ont fleuri depuis une dizaine d’années (pensez à des dessins animés comme Totaly Spies si vous ne voyez pas ce que je veux dire). Le trait de ce dessinateur actuellement en charge de dessiner Uncanny X-Force reste toutefois frais et dynamique, j’ai beaucoup apprécié son Beast à la carrure exagérée mais aux réactions très humaines. Ce genre de style est toutefois devenu commun sur les comics, ce qui est moins le cas de ceux de Jacob Wyatt sur Indestrucitble Hulk Special #1 et Michael Dialynas sur Superior Spider-Man Team-Up Special #1 (même si cette histoire est bien un team-up, il aurait peut-être été plus judicieux commercialement parlant d”en faire un numéro spécial de Superior Spider-Man tout court, mais c”est un détail). Les deux dessinateurs offre en effet un rendu plus proche d’une BD franco-belge sur les turpitudes de la vie quotidienne que d’une lutte entre des héros et vilains costumés. Ce rendu atypique colle toutefois très bien au récit car le ton un peu léger de l’histoire s’y prête bien. Mention spéciale à la double-page pleine d’inventivité de Jacob Wyatt qui ne dénoterait pas dans une série comme Hawkeye ou Superior Foes of Spider-Man.

La meilleure page de toute l
La meilleure page de tout le crossover !
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Un style graphique pour les couvertures qui tranche quand même un peu avec celui des pages intérieures

A ce trio d”artistes il faut en rajouter un quatrième au style plus épique : le dessinateur Alexander Lozano en charge des couvertures, ces dernières rappelant davantage Gabriel Dell’Otto que les styles moins grandiloquents des illustrations intérieures. Pratique courante dans les comics, ce décalage entre l’emballage et le produit aura au moins le mérite d’attirer l’œil de lecteurs qui seraient sans doute passés à côté si les dessinateurs avaient eux-mêmes réalisés les couvertures de leurs épisodes.

Avis tentaculaire : Une sympathique mini-série qui est une vraie petite bouffée d”air frais en ces temps d’événements à rallonge constant, respectant la continuité (très) récente des personnages concernés tout en offrant un récit finalement indépendant de ce qui se passe dans leurs séries, à ranger aux côtés de titres comme FF, Hawkeye et Superior Foes of Spider-Man. Si rien n”a encore été annoncé pour la VF, le TPB vient tout juste de sortir à la date où a été publié cet article !

Note : Buy

MAJ : Nous avons depuis la sortie de cet article appris que cette histoire sera publiée en avril prochain dans Marvel Universe 4 !

A propos Marti 142 Articles
Lecteur assidu de comics et grand amateur de séries TV comme de cinéma, maître-nageur pour poneys à ses heures perdues.

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