Tops de la semaine
3 – East of West 15, de Jonathan Hickman et Nick Dragotta. Hickman finit un arc bien étrange de façon éblouissante. Bien étrange car on sentait ici ou là que le scénariste faisait traîner les choses en se perdant un peu dans les arcanes du monde qu’il a crée. Ici l’intrigue reprend le dessus sur la structure alors que le fils de la mort (et annoncée bête de l’apocalypse) se met en marche. Mais comme souvent avec cette série, les choses ne sont pas ce qu’elles semblent et on comprend qu’il y a quelque chose de plus en jeu…Un épisode brillant qui relance l’intérêt général de la série en faisant avancer l’intrigue de manière inattendue et qui aiguise l’appétit du lecteur pour la suite.
2 – Powers bureau 11, de Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming. Ahhhhh Brian mais pourquoi tu n’écris pas tout le temps comme cela ? Après une nouvelle période d’absence prolongée, la série Powers revenait cette semaine après nous avoir injustement laissé sur un cliffanguer énorme. Bendis ne lâche pas la balle ici et va au bout d’intrigues mises en place depuis plusieurs années qui atteignent ici leurs climax. A la lecture de cet épisode, on comprend pourquoi la série changera de titre après l’épisode 12.
Pas de relaunch de complaisance ici, mais bien dicté par une histoire qui change encore profondément le statut quo. Je précise le “encore”, car depuis le lancement de la série il y a presque 15 ans, Bendis s’amuse de manière régulière à tout bousculer. Chaque volume apporte des évolutions radicales si bien que l’on ne sait jamais à quoi s’attendre. Cet épisode ne fait au fond que renforcer ce que je pense de la série en général, à savoir qu’il s’agit ici d’un espace de liberté pour les auteurs où ils peuvent se permettre tout ce qu’ils veulent.
1 -Invincible 114, de Robert Kirkman & Ryan Ottley. WOW !!! A la première lecture, cet épisode m’avait laissé assez froid. En effet après une montée en puissance dans la violence et la fureur, Kirkman prend le risque de changer de braquet avec un épisode centré avant tout sur des dialogues.
Mais en y réfléchissant, je me suis rendu compte que le scénariste avait employé la même méthode lors de la Viltrumite War. A savoir plusieurs épisodes de violence extrême, d’action déchaînée qui s’achève par une conclusion qui se place dans une tonalité complètement différente. Ainsi Kirkman privilégie ici la mise en place du nouveau statut quo. Une nouvelle situation assez radicale il faut bien l’avouer et qui surtout marque la fin d’une ère pour la série.
On avait déjà ce sentiment de basculement ces derniers mois, surtout avec la naissance de la fille du héros, mais cet épisode marque cette évolution vers l’âge adulte de manière assez claire. Toutes les illusions de l’enfance se sont envolées, il ne reste que des adultes devant faire face aux conséquences de leurs décisions …
Tiens et si on parlait un peu VF
Iron Man – Armor Wars 2, de John Byrne et John Romita Jr
La semaine dernière, Panini a réédité en format Best of ce long arc intitulé Armor Wars 2 et mené par John Byrne et Romita Jr. Longue de 9 épisodes, cette saga connaît plusieurs étapes. Tout d’abord, Byrne réintroduit plusieurs ennemis du passé de Stark comme Titanium man ou le lazer vivant alors que dans l’ombre le Mandarin retrouve toute sa puissance et va trouver un allié sur puissant en la personne de Fin Fang Foom pour faire trembler la Chine…Mais inutile de rêver car…nous ne voyons pas la conclusion de cette intrigue dans ce tome ! Ce sera là mon principal reproche à l’encontre de cet ouvrage : nombre des intrigues posées par Byrne reste en suspens à la fin et appelle de nouveaux développements.
Bien évidemment, le tome s’appelle la guerre des armures 2 et non Iron Man Vs le Mandarin. Mais le travail de Byrne et Romita est tellement réussi sur le personnage que ce soit en termes de charisme mais aussi de graphisme que l’on passe la majorité du tome à être plus intéressé par le chemin suivi par le vieil ennemi de Tête de Fer que par le héros lui même…J’espère donc que pour une fois, POUR UNE XXX DE FOIS, Panini proposera la suite !!! je ne sais pas pour vous, mais j’en ai un peu ras le haricot géant de voir des projets lancés sans jamais en voir la suite !
Ainsi cela fait un sacré moment que le premier tome consacré au Spider-man 2099 de Peter David et Rick Leonardi est sorti, ou est la suite ? et ce alors qu’elle est dispo aux USA depuis un moment et qu’une nouvelle série dédiée au personnage vient d’être lancée ?
Outre cette critique du travail de Panini, il y a aussi le choix malheureux du titre (qui ne dépend pas de l’éditeur VF) …euhhh où elle est la guerre des armures ? certes à la fin Iron Man se culbute un mec en armure, mais on peut difficilement appeler ça une guerre DES armures.
Si l’on passe sur ce détail pas du tout technique, il faut bien dire que Byrne et surtout Romita assurent. Je sais que l’artiste n’est pas très populaire auprès de certains lecteurs, mais il faut bien dire qu’ici il se déchire comme je l’ai rarement vu dans sa carrière. Son Fin Fang Foom en particulier a droit à quelques planches superbes !
Du côté de Tony Stark, Byrne le met sacrément à l’amende ! de toute évidence, à une époque les scénaristes aimaient blesser physiquement le personnage et Byrne nous rappelle que les abus physiques ne se sont pas limités à du shrapnel près du cœur ou son alcoolisme.
Non il a aussi été blessé par balle, cloué dans un fauteuil roulant paralysé, il s’est aussi fait passer pour mort …Et vous savez quoi ? ben Byrne nous le rappelle ! C’est un point étonnant à notre époque où toute référence à la continuité est considérée comme presque sacrilège. Ici pas un épisode ne passe sans que Byrne ne fasse allusion au passé pour nourrir sa caractérisation. On ne s’en sent pas perdu pour autant. Cela donne surtout envie de lire les récits référencés que l’on ne connaît pas…Outre des références à la continuité, Byrne fait aussi allusion à ses créations dans d’autres séries Marvel.
Ainsi la famille Marrs fait une apparition, alors qu’elle faisait plutôt partie du cast de la série Namor écrite par …un certain John Byrne ! ..et en les voyant je me suis demandé s’il n’était pas la réponse de Byrne aux jumeaux Fenris crées par Claremont dans les X-Men quelques années plus tôt.
Bref comme je le disais, Byrne soumet Stark à un rude traitement alors qu’il perd …le contrôle de son propre corps, grâce au travail d’un ennemi…dont la révélation de l’identité n’apportera pas grand chose puisque Tony ne le connaît pas ! c’est un de ces éléments qui appellent une suite et dont nous n’avons pas ici de réponse.
Dans l’ensemble et même si les épisodes ont un peu vieillis, l’ouvrage est de qualité et la traduction réussie (merci M.Tourriol…) ce qui nous change pour une fois sur des classiques comme celui-ci. Outre un récit bien mené par Byrne, malgré quelques faiblesses, le travail de Romita Jr s’avère remarquable de bout en bout et on sent que Byrne a concocté ses histoires avec le style de l’artiste en tête.
Parce qu’il n’y a pas que les comics dans la vie
MANGA
– Food Wars vol 1. C’est donc Tonkam qui a récupéré la dernière série à succès du Shonen Jump. Voilà qui fait plaisir car il faut bien dire que ces dernières années l’éditeur historique sur le marché des mangas avait rencontré des difficultés à renouveler son catalogue de franchises autrefois si riche. Entre de vieilles séries à succès en fin de courses et de nouvelles séries peu accrocheuses…et bien disons qu’il ne restait que peut d’atouts à l’éditeur (sans froisser les fans de Jojo…).
Bien entendu, je ne pouvais pas rater la série, vous imaginez une série sur la cuisine ! un de mes péchés mignons…Bon si de mon côté, réussir à me faire des oeufs au plat relève de l’exploit (célébré de manière régulière au panthéon des exploits sur humains) lire les aventures de gens qui savent cuisiner a tendance à me fasciner…
La faute sans aucun doute à la série du Petit chef dans les années 80 qui a ensorcelé toute ma génération. Et on retrouve cette ambiance avec des duels de cuisine, des recettes qui sortent de nulle part, des compositions culinaires qui font technique de combat … mais modernisé et …avec beaucoup plus de plans assez salaces…et aussi de salades…
Sur le fond la série est d’un classicisme assez net. Nous avons l’application des codes du shonen habituels, avec un jeune cuisto qui a travaillé toute sa vie dans la cuisine du resto de quartier de son paternel et qui a des idées précises sur ce que doit être la cuisine, à savoir un peu n’importe quoi avec des expérimentations de tous les côtés.
Très vite son papounet l’envoie dans l’école de cuisine la plus prestigieuse du pays…avec promesse de challengers et de jeunes filles d’abord hostiles qui vont bien entendu toutes tomber sous son charme/talent… Arrivé là vous vous dites “euhhh Sam tu es sûr que tu vends bien la série ?”. On y arrive …on y arrive.
En fait, le seul vrai problème de la série à mon sens est qu’elle cède à cette désagréable mode du ecchi dans les mangas shonen. A savoir que pour séduire les jeunes ados, il faut en plus de l’action, du jeune héros bien propre sur lui et un peu crétin, il faut réussir à caser quelques plans culottes/nichons un peu partout…Une mode qui a tendance à m’horripiler en ce qui me concerne. Bon il est vrai, je suis un homme et donc en conséquence un porc et un pervers (rien que de très normal donc…). Mais bon, est-ce que quelqu’un peut me dire ce que l’un à avoir avec l’autre ? si je veux me taper un manga de cul, j’ai un truc qui s’appelle internet vous savez. Avoir accès à de la fiction érotique n’est plus franchement un problème…
Non, moi ce que je veux dans un manga de bouffe …c’est de la bouffe, faites moi baver sur des plats que je ne mangerais jamais ! et heureusement c’est ce que fait ce manga. Dès le premier tome, on a une succession de petits plats qui font saliver le lecteur (entrecoupés de culottes et expressions d’extases …). Il y a à ce titre un côté second degré assumé asse drôle. De manière générale l’humour est bien présent, les personnages bien campés et assez diversifiés..
Bref du classique sexy efficace qui vient combler mon appétit pour du manga de bouffe.
Je rappelle qu’il existe aussi le chef de Nobunaga dans le genre manga de bouffe chez Komikku. J’en ai déjà parlé, et là les auteurs touchent à mes deux amours : la bouffe et l’histoire, alors qu’on suit un chef du présent, renvoyé dans le passé à l’époque de l’unification du Japon par Nobunaga.
LIVRE
– Fils des Brumes : le héros des siècles de Brandon Sanderson. Troisième et dernier volet de la trilogie Fils des Brumes que je viens d’achever et si cette conclusion s’avère en grande partie satisfaisante, elle n’est pas exempte de défauts.
En premier lieu ce qui frappe est bien entendu le caractère bien plus dispersé du récit. A l’inverse des précédents tomes ou le nombre de personnages que nous suivions était limité à 2 ou 3, ici on en compte tout simplement le double ! Oh le personnage de Vin reste centrale dans l’intrigue, mais tout d’un coup Sanderson va accorder une attention de plus en plus importante à des personnages secondaires comme Tensoon ou encore Spectre.
Certes ils sont sympathiques mais leur contribution dans l’histoire générale reste limitée. En outre le groupe d’origine se retrouve divisé à des extrêmes du pays et les intrigues dans lesquelles ils se retrouvent impliqués sont d’importances diverses.
Ensuite cette dispersion contribue au ralentissement de la plupart des intrigues. Ainsi le siège que livrent Vin et Ellend s’étale pratiquement sur 80% du bouquin ! alors il y a ici ou là des bonnes idées pour remuer le fil de l’histoire de manière excitante mais de manière générale cette guerre de position ponctuée essentiellement par les doutes d’Ellend sur la justice de ses actions devient assez vite lassante …
Une lassitude renforcée par …les répétitions constantes du passé des personnages. Si je peux comprendre que l’auteur replace les éléments passés qui ont forgés les personnages au début du roman pour ressituer les choses pour les lecteurs qui auraient lu les précédents romans il y a longtemps, quel besoin de replacer après la page 600 ou 700 que Vin a été une voleuse, Ellend un philosophe pour la 4e ou 5e fois ! Une fois suffit ! sans oublier bien entendu les atermoiements de Sazed tout au long des 1000 pages du roman…enfin plutôt 997…
Bref tout d’un coup, une partie de la mécanique si bien huilée dans les précédents tomes se retrouve grippée. Heureusement, il reste les personnages, la révélation des nombreux secrets qui demeuraient non résolus et à mon sens les deux batailles finales de Vin et Ellend. Nous avons là un climax bourré d’action vraiment spectaculaire dans un monde à l’agonie parfaitement rendu. Certes, Sansderson passe 900 pages à nous décrire leur impuissance, mais quand ils passent à l’attaque dans les 100 dernières pages, on prend un pied magistral (un bon grand ENFIN ! est libéré !).
Reste ensuite la fin choisie par l’auteur…Je n’ai pas envie de parler de deus ex machina, car cela sous entendrait qu’elle tombe un peu de nulle part, alors que les lecteurs attentifs se rendront compte que Sanderson avait planté les graines de cette fin dès le départ. Il savait où il allait et a parfaitement posé les rails pour aller à destination. Cependant on ne peut s’empêcher de penser que même si cette fin répond aux questions posées, elle demeure un peu en deçà des attentes soulevées par les deux premiers volets…Malgré tout l’ensemble de la trilogie reste de très bon niveau et je la recommande quand même.
A noter qu’au moment où j’écris ces lignes, je me suis déjà enfilé ce qui sert de tome 4, mais qui se déroule 300 plus tard dans un monde proche de l’Europe du début 20e siècle, et franchement c’est pas mal du tout.
Au passage j’ai aussi commencé le livre de Jaworski, intitulé Janua Vera, recommandé par certains d’entre vous il y a peu, et c’est …particulier. La première nouvelle est déconcertante mais sa conclusion m’a agréablement surpris. Mais c’est surtout la seconde nouvelle qui m’a accroché consacré au personnage de l’assassin Benvenuto. Égoïste, cynique et la plupart du temps sans scrupules, on s’attache très vite au personnage alors qu’il se retrouve dans une merde noire à la suite d’un assassinat manqué…
On en reparle dans quelques temps quand j’aurai terminé le livre, mais j’ai bien l’intention de poursuivre avec “Gagner la guerre : récits du vieux royaume” par la suite. .
Ah, si tu as aimé cette nouvelle avec Benvenuto, tu adoreras “Gagner la Guerre” dont il est le héros ! ^^
La vache je n’arrive même pas à imaginer ou tu trouves le temps de lire autant en une semaine….
J’appréciais beaucoup le travail de Byrne quand j’achetais strange à la sortie du collège. Cette deuxième guerre des armures faisait partie de mes histoires préférées avec son run sur namor.
Pour le coup en tenant compte du prix élevé de la collection best of j’imagine qu’il doit y avoir une édition vo plus complète de cette histoire avec le mandarin.
Alors pour trouver le temps de lire autant de trucs, il y a plusieurs techniques :
1/ n’avoir aucune vie sociale
2/ éviter d’avoir une vie sociale
3/ en pas être très sociable à la base
4/ choisir des oeuvres assez “faciles”. Très clairement, je ne lis pas du Zola ou du Balzac ! Je choisis des livres en général au style fluide et dont le sujet m’intéresse. Il ne faut pas oublier que plus on prend de plaisir à lire quelque chose, plus cela se lit vite.
5/Ai je précisé que l’absence de vie sociale dégage un temps pas croyable qui permet de lire tous les soirs et week-end…?
Concernant Iron Man, Panini s’est en fait contenté de reprendre le TPB US sur la seconde guerre des armures…
En ce qui concerne Spider-Man. 2099, j’ai remarqué que c’est une question qui a été demandée plusieurs fois à panini, mais ils répondent jamais. Ils ont été publiés dans la revue 2099 de semic ?
Il me semble qu’une partie avait été publié par semic et l’autre par Panini, mais ça remonte à sacrément loin.
Je ne connaissait pas cette revue. J’en ai vu une lors d’une brocante (belles couvertures au passage).
Eh oui, benvenetto est un tres bon personne, et il est le heros de “gagner la guerre”.
Je crois bien qu’il faut taper dans les shonen sportif pour éviter tout ce qui est plan culotte et compagnie, la comme ça il ne me semble pas que Kuroko’s Basket, Dream Team ou Haikyu (les 3 que je lis) ne mettent en scène de tels moment