Tops et flops de juin 2017 : Livres

Edito : et c’est reparti pour un nouveau top et flop consacré cette fois à mes lectures livresques, qui comme vous vous en doutez intéressent le monde entier ! au programme ce mois-ci, mon exploration des annales du disque monde de Terry Pratchett se poursuit de manière effrénée, au point que je suis attristé de voir que j’en suis déjà presque à la moitié et que donc il ne me reste pas tant de livres que cela qui m’attirent…

En même temps, je ne vous le cache pas, je n’ai pas de nouveauté prévue au mois de juillet dans ma liste d’achats, ce qui va me permettre de faire de nouveau baisser ma pile de lecture, avec sa dizaine de livres en attente ou en cours de lecture pour certains…Heureusement, car en général, j’aime avant tout consacrer l’été à de la relecture. Donc l’objectif est clair : abattre le max de livres en juillet pour entamer mes relectures en août au moment de mes congés.  Courage on va y arriver. Du coup, je doute de pondre une nouvelle chronique fin juillet au niveau livres.

  • Les annales du disque monde :
    • Timbré
    • Monnayé
    • Le régiment monstrueux
    • Sorcières et nobliaux
    • La vérité
    • Allez les mages !

MONNAYEAvis : et oui, on ne m’arrête plus ! après une belle entrée en matière le mois dernier avec plus d’une demi douzaine de livres, tous attachés à la série du guet, je poursuis mon exploration des annales du disque monde en attaquant quelques autres séries. Et une chose apparaît de plus en plus claire : je préfère assez largement les livres situés à Ankh-Morpork.

Même le titre “allez les mages” qui peut être aisément perçu comme complètement anecdotique, tournant autour des mages de l’université de l’invisible, m’a procuré bien plus de plaisir de lecture que Sorcières et nobliaux, un des titres de la série des sorcières…Je ne dis pas que j’abandonne, mais soit il faut que je prenne un volume précédent pour vraiment “faire connaissance” avec les personnages, soit celles-ci ne fonctionnent pas trop avec moi.

Par contre allez les mages, m’a convaincu de me repencher sur le cas Rincevent, car si le personnage n’apparaît que sur quelques pages, je me suis tout simplement bidonné à chaque fois !

Dans la volée de livres que je me suis envoyé, je dirais tout de même que le plus difficile à terminer a sans doute été le régiment monstrueux. Car en effet quel est le thème ou le sujet ici ? la guerre c’est pas bien, plein d’horreurs horrifiques ? et pis en plus les femmes c’est vraiment les égales des hommes alors arrêtez d’être méchants avec elles ? Peut être que c’est moi qui ait mal reçu le message, c’est même fort probable vu mon intellect limité, mais euhhh, on le savait pas déjà tout ça ?

Bref, malgré une brève mais mémorable apparition de Vimaire dans ce tome, je dois dire que j’ai navigué un peu à l’aveuglette à laSORCIERES lecture, me demandant où l’auteur voulait en venir, et au final je fus assez peu impressionné tant par le voyage que par la destination…

Autre volet intéressant, qui nous ramène à Ankh-Morpork. Timbré et Monnayé, qui s’intéresse à un nouveau personnage, Moite von Lipwig, escroc patenté à qui le seigneur Vetérini, après l’avoir pendu haut et court, va donner une seconde chance pour …exercer ses talents, d’abord pour remettre sur pied l’institution perdue de la poste puis développer le système bancaire archaïque de la cité.

Dans les deux cas, on peut constater une certaine similarité dans la structure de l’intrigue, bien que j’ai le sentiment que Moite est bien plus paumé dans Monnayé et qu’il domine bien moins la situation que dans Timbré. Cependant, les deux livres peuvent être vus comme une sorte d’arc personnel pour lui et la conclusion de Monnayé est en ce qui le concerne particulièrement satisfaisante.

De fait, même si j’ai beaucoup apprécié timbré, je pense que j’ai préféré Monnayé, sans doute parce je m’intéresse à ce qui touche au développement économique et voir Pratchett ridiculiser l’obsession pour l’or de tout système monétaire, du moins jusqu’au début du XXe siècle, est vraiment amusant. Bien évidemment l’approche de Pratchett du système économique est assez…basique et à gros trait, mais l’humour omniprésent et bien géré font tout passer.

Encore une fois on ne peut que regretter la maladie et la disparition de Pratchett car ce qui ressort de tout ça et que le monde qu’il a créé aurait pu être encore plus largement développé et suivi et ce malgré 40 tomes au compteur. Le fait qu’il ait réussi à se renouveler en permanence tout en maintenant un degré de qualité constant est tout simplement remarquable !

Verdict : 9/10

  • L’empire brisé tome 3 : l’empereur  écorché de Mark Lawrence chez Milady

1603-empire-brise3_orgSollicitation :  La voie du trône est acérée. Seuls les écorchés peuvent s’y engager. Le temps s’est enfui, nous amenant aux jours derniers, ceux qui nous ont attendus toute notre vie et menacent de nous filer entre les doigts. Je me tiendrai devant les Cent, et ils m’écouteront. Je m’emparerai du trône, et si je dois être le dernier empereur, alors je vous offrirai une fin mémorable.

Voilà les derniers kilomètres, mes Frères. Ne comptez pas sur moi pour vous sauver. Si vous êtes malins, fuyez. Si l’âme vous en dit, priez. Si la bravoure est en vous, tenez bon. Mais ne me suivez pas. Sans quoi je vous briserai le coeur.

Avis : je vous en parlais le mois dernier, j’ai comme vous le constatez depuis lors terminer la trilogie de l’empire brisé et le bilan est …euhhh…hein ? oui, je sais c’est un avis de haute volée, follement construit et bénéficiant d’une argumentation d’une finesse et d’une intelligence rarement observée dans l’histoire de la critique littéraire, et oui, je m’élève par cet avis au rang de critique littéraire et non simple lecteur qui donne un avis qu’on lui a pas demandé mais qu’il donne quand même, parce que internet…

Alors qu’est-ce qui m’a grandement inspiré ce mot d’esprit (lui aussi inspiré et développé), car un “Hein” ? ça se mérite, bougre !!! Si vous vous en souvenez, et si ce n’est pas le cas c’est pas grave ce ne sera que 40 coups de fouet chacun, le mois dernier je ne tarissai pas d’éloges sur le second tome de la trilogie de l’empire brisé. J’en étais ressorti impressionné et uniquement désireux de me plonger dans la suite. Que ce soit tant l’intérêt de l’intrigue que la qualité de la prose tout était multiplié par 10 entre le tome 1 et le tome 2.

Et arrive le tome 3 et ce fameux hein ? Un Hein ? que Mark Lawrence a dû se poser lui même car sincèrement ce qui ressort de tout ça est que l’auteur ne savait pas trop comment terminer sa trilogie. Oh, on sent bien qu’il un point d’arrivée très clair en tête, et on le devine assez vite, mais le chemin pour y parvenir ? tout cela sent non pas l’improvisation, mais l’incapacité de construire quelque chose d’aussi bon et surtout bien structuré que dans le tome 2.

Ainsi ce tome 3 peut se résumer en quelques lignes : Jorg voyage à travers l’empire brisé dans le présent, dans le passé Jorg voyage en Afrique, et environ 50 pages avant la fin, Lawrence se rappelle sa menace de la mort qui tue invincible et inarrêtable du roi mort, pour pouvoir la résoudre en 20 pages et conclure…Lawrence reprend pourtant une structure de récit assez semblable à celle du tome 2, sauf qu’ici on se pose une seule question : oui, mais concrètement ça apporte quoi au récit ?

Je ne dirai pas que les petits vagabondages de Jorg sont inutiles, mais leur incidence sur le récit est presque inversement proportionnelle à leur durée. Ainsi, alors qu’on a des centaines de pages de voyages ici ou là, Lawrence ne doit pas consacrer plus de 100 pages au congrès qui doit désigner le nouvel empereur et ce alors que c’est censé être le moment le plus important du bouquin. Je dirai même que cela tourne assez vite à la farce complètement ridicule  et on a du mal à croire qu’une quelconque tension habite ces passages…

Bref, une fin de saga étrange où on a l’impression que Lawrence est quelque part passer à côté de son histoire, ne sachant plus trop quoi raconter avant de conclure et meublant comme il pouvait pour finir. Cela se ressent également du côté de la prose bien moins poussée et pensée que dans le tome 2, on a quelque chose ici de bien plus banal. Donc une déception au regard des promesses du volume précédent.

Verdict : 6/10

  • Agent double de Dan O’Mailley chez Super 8

TheRook2SiteSollicitation :  La guerre sera surnaturelle, ou ne sera pas.

Quand, après des années de combats acharnés, deux organisations secrètes et rivales sont contraintes d’ allier leurs forces, une seule personne semble en mesure de les aider à conclure cette paix nécessaire : Myfanwy Thomas.

D’un côté, la Checquy, organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne britannique.

De l’autre, les Greffeurs, une société de peu recommandables alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques en tous genres.

Mais c’est sans compter les mystérieux Antagonistes, qui tentent par tous les moyens de faire échouer les négociations.

Goules anthropophages, sous-marins informes, prodiges permanents et monstres en tous genres… Entre Jasper Fforde et James Bond, Douglas Adams et les Men in Black, le lecteur retrouvera avec un immense plaisir l’incroyable univers de The Rook, boosté à la terreur sourde et à l’ humour survolté. Un voyage dont on ne revient pas indemne !

Avis : voilà un livre qui n’est pas une nouveauté pour certains de mes lecteurs de longue date, car j’en avais parlé l’année dernière au moment de la sortie du livre en VO. Quoi, Sam tu lis également des livres en VO ? mais t’es pas bien !! non seulement passionné ! et ce pour une bonne raison dans le cas présent, ce livre est la suite d’un de mes bouquins préférés : au service surnaturel de sa majesté (ou The Rook en VO, oui je sais allez comprendre les magies de l’adaptation en VF). Un livre que j’ai lu en 3 ans à de multiples reprises sans jamais me lasser et pour rien ne rien vous cacher il fait désormais partie de ma routine de relecture de l’été.

Au centre du récit, on avait le personnage de Myfanwy Thomas, qui se réveillait un jour entièrement amnésique. Elle découvre bien vite que son ancienne elle même, avait anticipé la chose et avait jalonné le parcours de sa future personnalité pour s’assurer qu’elle soit à l’abris. Elle découvrait ainsi bien vite la vie très particulière qui était la sienne et qu’elle devait se réapproprier : elle était en effet une des principales figures d’une organisation britannique dévouée à la protection du Royaume Uni contre toutes les menaces surnaturelles.

Pour cela, la dite organisation, la Checquy, dispose en son sein d’une armée d’agents tous dotés de capacités sur humaines parfois assez…particulières et notre chère Myfanwy en fait partie…Si je devais résumer le premier volet de la série, ce serait les X-Men rencontrent les bureaucrates, ou quand les administratifs gagnent des super-pouvoirs avec une pelletée d’humour tout partout. De fait O’Mailley troussait un livre d’une grande fraîcheur, où l’on découvrait en même temps que le personnage un monde complètement timbré. Je dois aussi avouer qu’une grande partie du plaisir venait du décalage entre les deux personnalités de Myfawny.

Ainsi, si son ancienne elle même disparue était un parangon de timidité et de réserve, la nouvelle se fait un plaisir de développer une personnalité rentre dedans, bien acide, qui ne se fait pas marcher dessus ! De fait, le premier volet était une merveilleuse découverte et j’attendais la suite avec impatience…Il fallut attendre quelques années cependant pour que l’auteur parvienne à venir à bout de la dite suite et le résultat est …contrasté.

Rassurez vous ce second volet est bon. On retrouve ainsi toutes les qualités du premier tome à un détail près : tout cela manque de Myfawny. En effet pour sa suite, l’auteur introduit deux nouveaux personnages qui nous servent de points de vues de référence. Une membre de la Checquy et une membre des greffeurs qui vont devoir déjouer un complot visant à faire capoter la fusion des deux organisations.

La qualité de l’écriture fait que l’on s’attache assez rapidement à ces personnages qui nous présentent chacun la perspective de chacune des organisations sur l’autre. C’est une approche intéressante, puisque chacun perçoit l’autre comme le mal ultime et la découverte de la réalité est …intéressante. Il est facile de haïr quand l’autre est un inconnu mais quand cet autre devient réel, partage votre chambre et vous pique vos fringues, et vous sauvent la vie de manière régulière,  là ça change la donne.

Le problème principal est que si les deux nouveaux personnages sont intéressantes et qu’on prend plaisir à les suivre, elles pâlissent en comparaison du charisme écrasant de Myfawny. Je me demande même si l’auteur n’a pas réduit ses scènes au minimum car il s’est rendu compte qu’elle éblouissait en comparaison de ses deux nouveaux personnages dès qu’elle entrait en scène…De fait la première lecture est assez désarçonnante, on s’attend à retrouver notre petite Myfawny et on part sur complètement autre chose.

Passé ce moment, le livre reste très solide et comme je l’ai dit, tout ce que l’on aimait dans l’écriture de O’Mailley reste bien présent, d’autant qu’il s’attache à toujours livrer un récit dynamique, sans trop de longueurs malgré la taille du livre.

Verdict : 8/10

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