Non ce n’est pas une erreur de typo, mais bien mon avis sur la dernière mini-série écrite par Kevin Smith qui vient de se terminer aux USA. Comment DC a-t-il pu laisser paraître une telle horreur, c’est bien la question que je me pose. Même si la série n’est pas sortie en France, la mini se déroulant hors continuité, il n’y aura pas de spoiler sur la suite de Batman.
Quand on a appris que Kevin Smith allait écrire une mini sur Batman, la plupart des fanboys étaient heureux même si on craignait que le projet ait du retard comme ça avait été le cas avec son Spider-Man/Black Cat. Pour mémoire, le #3 de la série était sorti en octobre 2002 et le #4 n’est paru qu’en février 2006… Ou pire annulé comme la mini Daredevil : Target après un épisode. Mais il avait assuré lors des conventions où l’annonce avait été faite que deux numéros étaient déjà écrits et que le troisième était en cours. Et effectivement, aucun retard dans la sortie. Mais c’est bien la seule chose qu’on ne peut pas reprocher à cette histoire.
Première chose qui saute aux yeux, la laideur des dessins. J’ai rarement vu un Joker aussi mal rendu. Je connaissais pas le dessinateur (Walt Flanagan) et honnêtement j’aurais très bien pu me passer de voir à l’œuvre. Je suis allé voir sa bibliographie et ce n’est pas pour sa carrière qu’il a été pris mais bien parce que c’est un très bon ami de Smith. Karney et War Of The Undead à son actif chez IDW et c’est tout. C’est en fait un acteur dans les films de Kevin Smith et surtout un propriétaire de comic shop. Bref, cela donne quelqu’un qui, même s’il dessine pas mal pour un amateur, est loin de pouvoir rendre un travail professionnel.
Malheureusement pour nous, le dessin est loin d’être la seule faiblesse de la mini, l’écriture est totalement imbuvable elle aussi. L’histoire commence avec Deadshot qui s’introduit dans Arkham pour tuer le Joker suite à un contrat, mais quelqu’un tient à ce qu’il reste en vie et le libère. C’est Onomatopeia, personnage que Smith avait introduit lors de son run sur Green Arrow (2000 à 2002). C’est un personnage qui ne parle pas, à l’exception de reproduire les sons qu’il entend tels que vroom, bang, etc… Même si les “blagues” du Joker était loin d’être drôles jusque là, le premier dérapage se produit quand Onomatopeia et le Joker sont dehors : pour le remercier de l’avoir libéré et donné de l’argent, le Joker commence à se déshabiller et s’appuyer contre un arbre afin de se faire… sodomiser !! Mais depuis quand le Joker agit-il ainsi ?!?
Une fois seul, il va rendre visite à Maxie Zeus, qui au lieu d’avoir suivi le plan du Joker au dernier 1er avril, a utilisé son gaz hilarant et l’a modifié afin de créer une nouvelle drogue, le “chukles”, et a bâti un empire. Le Joker va donc se venger en faisant exploser l’école du neveu de Zeus, avec tous les enfants à l’intérieur bien sûr. Naturellement, Batman ne peut rester sans rien faire dès que le Joker est en liberté et part à sa recherche, mais il comprend bien vite qu’Onomatopeia a fait libérer le clown dans le but de l’occuper afin de le tuer. Car c’est bien le crédo de ce muet, tuer les héros sans pouvoir. Je vais passer sur la résolution de l’intrigue et sauter directement à la fin. Batman met Onomatopeia en échec mais celui-ci s’enfuit en poignardant le Joker en plein cœur, sachant qu’il tenterait de sauver une vie plutôt que le poursuivre. Gordon tente de dissuader Batman de le sauver car pour lui, c’est tout ce que le Joker mérite. Il ne le tuerait pas lui-même, mais s’il est sur le point de mourir, pourquoi ne pas le laisser et ne pas intervenir. Même si Batman hésite, il finit par le sauver et l’histoire se termine sur une conversation entre les deux ennemis dans la chambre d’hôpital où le Joker se remet de sa blessure.
Batman arrive déguisé en Matches Malone, mais le Joker ne veut lui parler que s’il a son vrai visage, autrement dit son masque. Le Joker est donc fétichiste maintenant… Chose rare, il lui dit merci de l’avoir sauvé mais quand Bats lui demande s’il a vraiment envie de le tuer, il lui retourne la question. Batman lui explique alors que même s’il croyait que la mort de son ennemi le soulagerait, il ne pouvait se résoudre à ne pas agir une fois confronté au cas car il a vu des gens mourir et qu’il s’est promis de ne plus jamais être témoin de cela. Le Joker lui dit qu’il est désolé de ce qui lui est arrivé et l’a amené à devenir Batman mais qu’il a vraiment envie de le tuer non pas parce qu’il est fou, mais parce qu’il le hait. A tel point que le jour où il sera mort, il arrêtera d’être un psychopathe et se rendra à l’asile où il restera enfermé jusqu’à la fin de sa vie. La discussion pourrait être ce qui sauve la mini-série si elle n’était pas ponctuée de références à l’anus du Joker ou au fait qu’il a vu l’anatomie de Batman quand il s’est changé.
Pour conclure, je dirais que c’est l’un des pires trucs qu’il m’ait été donné de lire. Transformer le Joker en un obsédé sexuel n’est pas du tout la meilleure façon de le dépeindre. D’ailleurs, les références sexuelles ou au pipi-caca sont omniprésentes au long des trois épisodes, mais de façon forcée et ennuyeuse. Si Kevin Smith se relance un jour à faire un scénario pour les comics, je suis pas sûr que je serais aussi enthousiaste et si je l’achèterai car là, j’ai été refroidi.
Bien d’accord avec toi, c’est vraiment pourri!!!