Crédits :
Scénario : Steve Englehart
Dessins : Georges Perez
Editeur US : Marvel
Editeur VF : Panini Comics
Format : Besto Of Marvel, Contient les épisodes US Avengers (V1) 141-144, 147-149, 151
En janvier dernier est sorti le premier album de la collection Marvel Best Of prévu pour 2012. Mais derrière un titre accrocheur, le recueil présente-t-il un récit incontournable pour approfondir sa connaissance de l’univers Marvel, où s’agit-il là d’une tentative couronnée de succès pour nous faire avaler des couleuvres ? Analyse dans cet Unspoken.
Résumé : Alors que les Vengeurs enquêtent sur une affaire de corruption, le Fauve demande à ses coéquipiers d’emmener sur le terrain la belle Patsy Walker, envers qui il est lié par un mystérieux serment. Mais très vite, le groupe se retrouve aux prises avec l’Escadron Suprême, qui semble manipulé et leur barre la route.
Pendant ce temps, partis à la recherche d’Œil de Faucon mystérieusement disparu, Thor et Dragon-Lune et voyagent dans le temps à la poursuite de Kang le Conquérant, pour éclaircir l’affaire. Mais un combat malheureux va les projeter en pleine époque du Western, où ils vont rencontrer les plus légendaires cowboys justiciers des écuries Marvel.
Cet album reprend les épisodes d’Avengers #141 à 144, 147 à 149 et 151 (1975-76).
Contenu : Autant le dire tout de suite, le recueil d’histoires publié ici n’est pas des plus incontournables, contrairement à ce que peut laisser croire le résumé du dos de l’album. Certes, nous avons droit à des moments savoureux, comme deux affrontements entre les Vengeurs de l’époque et l’Escadron Suprême. Pour rappel, cette dernière équipe est la prolongation du Sinistre Escadron, une équipe de surhumains venue d’une terre parallèle, créée par Roy Thomas en 1969 pour plagier les membres de la Ligue de Justice de chez DC. On pourra ainsi reconnaître les copies de Superman (Hypérion), Flash (Whizzer), Green Lantern (Dr Spectrum), Black Canary (Lady Lark) et Green Arrow (Golden Archer), plus tard rejoints par d’autres membres de l’Escadron, dont je vous laisse le plaisir de deviner à quels modèles ils renvoient.
L’autre moment savoureux de ce récit est la rencontre improbable entre nos Vengeurs et les anciennes icônes des éditions Marvel, à l’époque où la maison s’appelait encore Timely et où le Western était à la mode dans les comic-books. Œil de Faucon, Thor et Dragon-Lune feront ainsi connaissance avec d’anciennes figures mythiques de la firme, tels que Rawhide Kid, Two-Gun Kid, Kid Colt, et le Night Rider, “ancêtre” pour ainsi dire du Ghost Rider. Un bien bel hommage à des personnages qui ont pratiquement disparu de la scène des comics lorsque les super-héros sont arrivés, preuve que Marvel n’oublie pas ses héros de naguère. La situation est d’autant plus intéressante qu’elle donne lieu à des situations cocasses, comme lorsque Œil de Faucon enlève une partie de son costume pour passer inaperçu. Il est vrai qu’un indien à cheveux blonds était très courant à l’époque…
Bref, bien qu’assez classique et ayant plutôt mal vieilli, il faut avouer que l’histoire racontée par Steve Englehart contient quelques moments de bravoure, servis par des dessins corrects mais passe-partout de George Pérez , alors que l’artiste n’était pas encore à l’apogée de son art. Mais le plus décevant dans l’histoire, c’est la promesse qui nous est faite sur la couverture et dans le résumé de l’éditeur français.
L’édition : En effet, Panini Comics use de tous les arguments possibles pour nous vendre le présent produit. Et il faut avouer que si ceux-ci ne sont pas mensongers, ils sont toutefois largement exagérés. Qu’en est-il dans les faits ?
Première chose à remarquer, le titre même de ce nouveau volume de la collection Best Of Marvel, qui s’intitule La Couronne du Serpent. Un titre un peu pompeux quand on sait que ledit objet (dont ce n’est d’ailleurs pas la première apparation dans l’univers Marvel) n’apparaît que dans une trentaine de vignettes disséminées sur dix pages, le temps de deux épisodes sur les huit que compte le recueil. Autant dire que la Couronne du Serpent n’est qu’un simple Mc Guffin, un prétexte désuet pour faire avancer l’histoire. Alors pourquoi avoir misé sur ce titre accrocheur pour vendre cet album ? Sans doute pour profiter du fait que la Couronne était au centre du premier arc de la nouvelle série Secret Avengers de 2010, publié en France par Panini dans le magasine Marvel Stars, dont le premier numéro date de février 2011. Une bonne opération ? C’est oublier le côté feuilletonnant des comics-books, peut-être encore plus à l’époque qu’aujourd’hui. Les histoires publiées ici datent de 1975, où les intrigues ne se concluaient pas en un arc, mais tels les romans feuilletons télévisés, pouvaient durer des années. Et si la Couronne du Serpent n’est effectivement qu’un faire-valoir, le véritable intérêt de l’histoire est tout autre : on assiste ici au renouvellement d’un groupe dont les membres changent périodiquement.
C’est donc sur ce deuxième argument que Panini fait sa publicité, et plus particulièrement sur l’apparition d’une nouvelle super-héroïne dans l’univers Marvel : Hellcat. Bien mise en valeur sur la première de couverture, Patsy Walker voit aussi son nom mentionné en tête du résumé au dos de l’album. Autant dire que l’ancienne héroïne de comics de romance, apparue en 1944 et ayant eu droit à sa propre série éponyme de 1945 à 1962, est mise sur un piédestal pour sa reconversion dans le monde des super-héros. Mais en réalité, l’intronisation de Patsy chez les Vengeurs relève plus de l’anecdote amusante que d’un réel moment inoubliable, puisqu’elle n’acquiert pas ses pouvoirs de manière accidentelle ni ne les possédait déjà de manière latente, comme la plupart des super-héros de la firme à l’époque. Bref, il s’agit ici encore d’un faux argument purement mercantile pour favoriser les ventes de cet album que de capitaliser sur un personnage qui, avouons-le, ne représente que peu d’intérêt pour la majorité des lecteurs d’aujourd’hui.
Et qu’en est-il de l’album, l’objet, en lui-même ? C’est là le point positif de Panini, que de nous proposer une belle édition à la hauteur de la collection. Et si parfois, la qualité d’impression reste dépendante du matériel d’origine (on repensera aux pages “scannées” du dernier titre en date de la collection, Spider-Man 2099), ici, un réel effort est fourni pour nous proposer des pages d’une qualité optimale. Les couleurs vives et applats de l’époque ressortent à la perfection, et donnent du tonus à l’histoire. La traduction, défaut principal récurrent chez Panini, a été remise au goût du jour et ne m’a à aucun moment choqué. Si la perfection n’existe pas, on peut apprécier que l’éditeur ait fourni ici un travail remarquable, tout comme pour le lettrage qui ne laisse aucunement à désirer. Enfin, un autre point fort de cette édition est de replacer les couvertures originales des comics-books entre chaque numéro, et non pas à la fin de l’ouvrage comme dans certaines autres collections, et à leur taille d’origine plutôt qu’en miniatures. Dommage cependant qu’aucun autre bonus ne viennent compléter l’album : une présentation approfondie de Patsy Walker et de la Couronne du Serpent aurait été la bienvenue et aurait justifié, pour le coup, la mise en avant de ces deux éléments dans le présent volume.
Avis final : Si je ne suis pas le plus grand fan de la collection Best Of Marvel, notamment par son format assez inconfortable pour des gros volumes, force est de constater que Panini Comics sait être à l’écoute des critiques et que l’éditeur met tout en œuvre pour améliorer la qualité des ouvrages proposés. Un effort appréciable qu’il fallait saluer.
Mais si la forme est particulièrement léchée pour cet album, il est regrettable que le contenu ne soit pas à la hauteur. Les épisodes proposés ici paraissent effectivement bien pâles comparés à d’autres incontournables Marvel proposés dans cette même collection. Citons notamment La Dernière Chasse de Kraven pour Spider-Man ou encore L’Ère d’Apocalypse parue en quatre tomes pour les X-Men, ou encore Wolverine : L’Arme X. Tous ces titres connaîtront d’ailleurs une réédition à bas prix dans la nouvelle collection Marvel Gold de chez Panini courant 2012. Pour moi, La Couronne du Serpent fait donc malheureusement partie des titres les plus faibles parus sous le label Best Of Marvel.
Bref, un album un peu léger, sans doute sorti par Panini en compensation de la perte des droits DC pour assurer à la collection une présence sur l’étal des librairies. Un titre sympathique mais vraiment dispensable, à réserver aux collectionneurs. Les autres pourront garder leurs économies en attendant le prochain titre de la collection, Avengers : Etat de Siège, prévu pour Avril 2012.
Et qui sait ? Peut-être aurons-nous l’occasion de retrouver la saga de La Couronne du Serpent d’ici quelques années dans la collection Marvel Gold, ou mieux, dans la collection Intégrale des Avengers années 1975 et 1976, qui reste pour moi une des meilleures collections proposée par Panini pour relire les anciennes aventures de nos héros préférés. Seuls l’avenir et une bonne dose de patience nous le diront…
En parlant du tome 1 de L’Ère d’Apocalypse , il est fait mention du magazine Strange …donc à Sémic dans les notes de cases , Panini n ‘ a même pas nettoyé sa
Wow, sans rire ? Là ça fait très moyen niveau professionnalisme. Est-ce pour tous les renvois ou juste pour un seul qu’il y a eu cet oubli ?
Tous les renvois , ça ma fait sortir de l ‘ histoire