Tops et Flops de la semaine

Sorties VO du 03 décembre 2014

TOPS DE LA SEMAINE

3 – Action Comics 37, de Greg Pak et Aaron Kuder. Encore une fois un épisode vraiment solide de la part de cette équipe créative. Si le scénario sur le fond n’est pas d’une grande originalité, il me rappelle d’ailleurs un épisode de la série animée des années 90, il est parfaitement bien géré par Greg Pak. Celui-ci maîtrise vraiment bien le petit cast régulier qu’il a crée autour de Superman, avec Lana, Steel ou le jeune Toyman. Et comme d’habitude, Pak parvient à dépasser le côté classique de ses intrigues grâce à son interprétation fraîche de Superman.

ACTION COMICS #37

Mais celui dont il faut ici saluer le travail est sans conteste l’artiste. Aaron Kuder continue de progresser de manière incroyable de mois en mois. Jusqu’ici, je trouvais qu’il s’inspirait quelque peu de Frank Quitely à ces débuts, mais avec cet épisode je vois qu’il est aussi influencé de plus en plus par Art Adams.

Que des grands noms en somme et vu le rythme de progression de Kuder, je ne doute pas qu’il les égale dans quelques années.

Note :    8/10 –

2 – Birthright 3, de Joshua Williamson et Andrei Bressan. Bien que l’on puisse voir dans ce numéro un épisode de transition, je trouve que le scénario maintient malgré tout la tension et la qualité des premiers épisodes. Les relations de la famille de Mikey ne s’arrangent pas alors que l’on en découvre encore un peu plus sur son passé et surtout sa prétendue mission sur Terre qui a motivé son retour.

BIRTHRIGHT #3

Williamson nourrit donc son scénario avec de nouveaux éléments vraiment intriguant et est servi pour la partie graphique par des dessins réellement réussis. Il y a un peu de Greg Land dans le style, mais sans le côté figé bien connu de l’artiste. Bref Birthright reste une réussite et on crie pour avoir l’épisode suivant !!! et on est aussi ravi d’apprendre que le titre arrivera l’année prochaine chez Delcourt !

Note : 8,5/10 –

1 – Chew 45, de John Layman et Rob Gullory. “Noooooonnnnnnn !!!!!” résume bien mon sentiment à la lecture de cet épisode. De toute évidence, si vous suivez la série depuis ses débuts, l’histoire de ce numéro ne peut que vous toucher de près. Aucun des personnages n’est épargné, physiquement ou moralement. Bien que l’on retrouve une foule de petits gags et que le style cartoony de Gullory incite à une ambiance légère, le ton est résolument plus sombre.
  CHEW #45
Et cette dernière page !!! noooooooooooonnnnnnnnnnnnnn !!!! les auteurs percent un trou dans mon petit coeur fragile avec cette page et arrive à un tournant. Nous sommes maintenant au deux tiers du run prévu de la série. Encore 15 petits épisodes et de manière claire, rien ne sera plus comme avant. Allez encore une fois : noooooooooooonnnnnnnnnn !!!!! pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ??????

Note : 9/10

DÉCEPTIONS DE LA SEMAINE

Il est parfois difficile de qualifier un titre de flop car il a tout de même des qualités.. Des titres qui ne sont pas des bides monstrueux mais qui clairement ne sont pas exceptionnels.

Je n’ai toujours pas fini toutes mes lectures, donc pas de vraies déceptions cette semaine.

FLOPS DE LA SEMAINE

ANGELA ASGARDS ASSASSIN #1 de Kieron Gillen & Marguerite Bennett & Phil Jimenez & Stephanie Hans. Grand dieu des comics mais quelle XXX !!! Je n’étais guère convaincu par le fait de donner une série régulière à Angela, surtout scénarisée par Kieron Gillen, mais s’il voulait me convaincre de ne pas lire cette série, et bien il a parfaitement atteint son objectif !!!

ANGELA ASGARDS ASSASSIN #1
Le personnage principal est détestable de bout en bout, le scénario d’une stupidité sans nom et même  la partie graphique n’est pas à la hauteur avec un Phil Jimenez que l’on a connu bien plus inspiré !!! bon, vous me direz un Phil Jimenez fatigué, c’est toujours mieux que 90 % des artistes du milieu…mais bon quand même, on le sent ici pas du tout inspiré par un scénario assez affligeant sur le fond…
Il reste bien les quelques pages très réussies de Stéphanie Hans…mais même cela est gâché par un scénario sans grand intérêt…Bref à fuir.
Note : 4/10 –

 

MANGA

VAGABOND VOL 37 & REAL VOL 13

Hasard du calendrier, ce sont deux œuvres de Takehiko Inoue qui sont sorties la semaine dernière. L’artiste, que dis-je le maître !!!, s’est fait assez rare ces dernières années, notamment en raison de problèmes de santé récurrents et quelques difficultés à produire. Inoue est sans doute l’un des mangakas les plus doués de ces 25 dernières années. Ces œuvres sont toujours le résultat de réflexion assez profonde tout en restant dans le domaine du divertissement. C’est aussi un auteur qui a eu l’audace de se renouveler en ne se contentant pas de rester cantonner à un seul genre. Nombre de ses collègues quand ils ont connus le succès ont la fâcheuse tendance de dupliquer le même bouquin jusqu’à la nausée.

Après le succès stratosphérique de Slam Dunk, on aurait ainsi pu imaginer Inoue simplement faire des mangas de basket jusqu’à la retraite. Il aurait pu rester confortablement rester dans cette niche, ou simplement encaisser la rente issue de la série jusqu’à la fin des temps. Mais il a fait un autre choix et à la fin des années 90, il revient dans un autre genre avec ce qui restera sans aucun doute son œuvre la plus réussie : Vagabond, ou la réinterprétation de la vie du samouraï Miyamoto Musashi considéré comme le bretteur le plus puissant de l’histoire du Japon.

Vagabond 37

L’auteur a l’intelligence de détecter très vite le piège de son histoire, à savoir limiter son récit à Musashi affrontant des adversaires toujours plus puissants dans une montée en puissance sans fin. A la place il préfère creuser son personnage et sa soif de puissance. Au fil des volumes, on voit ainsi Musashi se débattre avec ses propres désirs de puissance, que l’on comprend bien vite, être infantiles. Considéré comme un démon au début de son existence, on voit le personnage évoluer au fil du temps pour se transformer peu à peu en sage, presque un philosophe du sabre.

Et sans le sabre que reste-t-il de Musashi ? c’est un peu le thème des derniers volumes qui voit le personnage décider de rester dans un petit village pendant plusieurs années pour cultiver la terre. Là il connaît les souffrances de la faim, de la faiblesse, la famine venant frapper le petit groupe humain qui va vite se retrouver autour de cette force de la nature qui ne sait pas abandonner qu’est Musashi. Le sabre est à ce stade à la fois absent et omniprésent. En effet à ce moment de sa vie, Musachi souffre toujours physiquement et psychologiquement de sa confrontation avec le clan Yoshiyoka qu’il a annihilé.

Plus qu’un manga de samourai sur la quête de puissance , Vagabond est avant tout un manga sur la vie et son importance. Le sabre devient plus une allégorie qu’une lame pour trancher la chair et Musachi le reflet de la quête de sens chez tout être humain et notamment son auteur. De fait, Inoue n’a jamais masqué le fait que produire Vagabond était toujours extrêmement difficile. Et on a du mal à le  lui reprocher car chaque volume est une œuvre d’art à part entière. Que ce soit au niveau du scénario toujours emprunt d’une profondeur rarement égalée qu’au niveau de la partie graphique, où l’auteur aime alterner les styles et innover de manière régulière.

Avec ce tome 37, l’auteur amène la période “ferme agricole” de Musashi à son terme de fort belle manière, avec une superbe réflexion sur le passage des saisons et le cycle de la vie. Mais il va falloir s’armer de patience pour avoir la suite et fin de la série, qui normalement verra l’affrontement avec Kojiro Sasaki, un combat entré dans la légende. A un tel point qu’Inoue ne cesse de le retarder, comme pour indiquer au lecteur que ce n’est pas là le plus important.

Autre leçon de vie avec Real. A la base, Inoue n’a lancé le titre que pour se vider la tête entre deux épisodes de Vagabond. Une respiration bienvenue, sans plan préétabli, Inoue se laissant une liberté totale pour développer son œuvre comme il le souhaite au fil de son inspiration du moment.

L’auteur suit, à la base,  un petit groupe de personnages handicapés. Mais le handicap n’est pas que physique, souvent il est aussi souvent mental. Ainsi l’un des personnages développés est peut être physiquement indemne, mais il éprouve les pires difficultés pour donner un sens à sa vie, découvrir sa voie alors qu’il vient d’être viré du lycée et vivote dans des jobs sans avenir.

Si le pitch n’a pas l’air très engageant, il faut bien dire que tout le talent d’Inoue est de savoir vous gagner à son propos non pas par compassion pour les personnages, mais parce que vous ne pouvez pas vous empêcher de les apprécier. Après tout qui ne s’est pas senti paumé une seule fois dans sa vie ? qui ne s’est jamais senti dans une impasse sans moyen de s’en sortir ? qui n’a simplement jamais eu de difficulté à prendre une décision et de se tenir à sa résolution.

REAL

On suit ainsi depuis maintenant presque 10 ans ces personnages dans leurs petites victoires, leurs échecs dévastateurs, leurs pertes, leur indécision et les épreuves qu’ils traversent plus ou moins bien. Inoue nous rappelle que la vie “réelle” n’a rien d’un manga et que même armé de la meilleure volonté, on peut aussi échouer. Mais ce n’est pas l’important. L’important est de continuer à se révéler, de continuer à avancer. Avec ce tome 13, Inoue clôt là aussi une certaine période du bouquin, alors qu’il s’attarde sur le portrait du catcheur Shiratori, paralysé qui décide malgré tout de revenir sur le ring une dernière fois.

Il n’y a jamais de pitié dans le propos de l’auteur ou de trucs mielleux et pourtant on ne peut s’empêcher d’être emporté par son histoire et ses personnages si humains.

De manière assez ironique, même dans deux genres complètement différents, le propos d’Inoue est souvent le même et la quête de ses personnages pour devenir plus forts s’appuie sur des motivations et des résultats différents. Mais la profondeur et l’intelligence de son propos sont toujours au rendez vous.

Note : 150/10 pour les deux. Nous avons là un monument !!!

LE MAITRE DES LIVRES TOME 3

Ahhhhhhh enfin !!! après plus de 3 mois d’attente interminable, Komikku a enfin publié la suite du maître des livres, qui constitue pour moi l’une des meilleures nouveautés manga de l’année 2014. On continue de suivre la petite vie pas si tranquille de la bibliothèque pour enfants “la rose tremière” et de ses occupants. On en apprend ainsi plus sur le passé du mystérieux bibliothécaire Mikoshiba, on continue de tomber amoureux de livres, de nouveaux venus viennent s’intégrer à la bande, toujours avec humour et légèreté. Nous avons là un instant de lecture rare. et j’espère vraiment que l’éditeur VF va accélérer le rythme de parution.

Le Maître des livresT03

Chaque histoire s’appuie sur un livre et parvient à éviter un schéma d’histoires répétitives grâce au caractère attachant des personnages et la différence des problèmes rencontrés chaque fois. L’auteur nous montre ainsi non seulement toute la diversité de la littérature enfantine, sa richesse et sa maturité souvent négligée mais aussi la diversité des réponses qu’elle peut offrir. Ainsi dans ce tome, il s’agit principalement de problèmes de communications au sein de la famille, que ce soit la manière dont les parents font peser des espérances sur leurs enfants ou encore la difficulté de se confronter à une culture différente.

Le Maître des livresT03-2

Tout cela est traité avec une très grande finesse et une connaissance accrue des classiques, un trait toujours magnifique et simple et des histoires en apparence légère mais toujours bien traitées. En résumé : je veux la suite et je la veux maintenant !!!

Note : 10/10

SERIE TV

CROSSOVER FLASH/ARROW

C’était le grand évènement de la semaine dernière sur la CW. Le plus petit network américain développe depuis quelques années sa case super-héros. Après les années Smallville, le succès d’Arrow, le début de cette nouvelle saison a été marqué par le succès public et commercial de la série consacrée à Flash. Menée par la même équipe qu’Arrow, la série n’est pas sans défauts mais se révèle assez plaisante à suivre. Construite comme un spin off d’Arrow, Flash s’en est bien distinguée et dispose de son propre ton, sa propre marque bien imprimée par les scénaristes.

FLASH ARROW

Ceux-ci ont donc décidé d’organiser le premier crossover entre les deux shows de manière assez rapide. Et au vu de la conclusion, on peut déjà s’attendre à ce que cela devienne un rendez vous annuel coutumier. Mais que penser de ce premier crossover TV ? Sur la forme, on pourra noter quelques qualités assez intéressantes. Ainsi, vous n’avez pas besoin de suivre l’un ou l’autre épisode pour comprendre l’intrigue, car il n’y a pas d’intrigue générale aux deux.

Nous avons un épisode de Flash où l’équipe d’Arrow vient filer un coup de main, avant d’avoir un épisode d’Arrow où cette fois c’est l’équipe de Flash qui s’invite à la fête. Nous avons deux menaces distinctes, et chaque série traite avant tout ses fils rouges propres. C’est une qualité, quand on veut commencer ces séries, ou que seule une des séries vous intéresse. Cependant c’est aussi un défaut, car au fond cela manque un peu d’ambition. A titre personnel, je m’attendais à une seule menace qui aurait nécessité l’association des deux héros.

FLASH ARROW - 2

Sur le fond…et bien, difficile d’être vraiment emballé par le résultat. Tout d’abord dans Flash, nous avons droit au “monstre de la semaine” qui cette fois s’avère peu réussi, avec un mec au regard rouge qui rend les gens pas contents…voire très très en colère !!! et bien évidemment, Flash se fait avoir !!! tout cela est assez ridicule au fond, peu original et assez lourdingue par moments. Je pense notamment à tout l’accent mis sur la relation Flash/Iris qui ne cesse de me gonfler depuis le début de la série…En fait on comprend bien qu’il s’agit de faire de la place au combat Flash/Arrow, qui lui est assez bien mené…mais la résolution donne plus envie de rire qu’autre chose. Mais bon moyens CW…

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Côté Arrow c’est déjà bien plus réussi…On sent l’équipe plus à l’aise, plus expérimentée, même si ici aussi le manque de moyens est toujours patent et nuit à la crédibilité de l’ensemble. Reste en outre le fait que Captain Boomerang présenté comme une menace de premier rang…ben c’est assez dur à accepter…

Au final je trouve le résultat de ce crossover assez pauvre sur le fond et j’espère que les prochains seront bien plus ambitieux. Car les audiences montrent que le public a faim de ce genre de rencontres, les deux séries ayant connus des augmentations plus que sensibles de leurs audiences  !!!

A propos Sam 2318 Articles
Ce fan de Morrison donne ses conseils dans des guides de lectures

7 Comments

  1. Le run de Greg Pak sur Action Comic serait-il un “sleeping hit” (une oeuvre remarquable passant sous les radars jusqu’à ce qu’on la redécouvre plus tard) sur le Kryptonien ? Chacune de tes chroniques me donnent de plus en plus envie de tenter ce run un jour.

    Pourquoi tant de haine sur Angela ? Je suis le premier à fuir quand je vois des choses estampillés “Kieron Gillen” ou “Marguerite Bennett”, mais pour une fois c’est loin d’être un étron, je reviendrai voir le mois prochain ce qu’il en est. Angela n’est pas une enfant de coeur et ça me va très bien comme ça, bien écrit ce personnage peut se révéler intéressant. Le meilleur de l’épisode se situe évidemment dans les dessins, Phil Jimenez comme Stephanie Hans sont au top.

  2. A lire ce top/flop, je me dis encore ‘vivement le prochain tome de Tony Chu chez Delcourt’, ce sera encore une des meilleures lectures de l’année !

  3. Merci pour ce retour sur Inoue, je partage totalement ton opinion. Vagabond est une tuerie absolue.
    Je n’ai toujours pas eu l’occasion de lire Real, mais ta review donne vraiment envie.

  4. C’est si génial que ça slam dunk ? J’ai beau être fan de basket je n’ai pas pu passer le premier tome. Le titre fonctionne sur les réactions exagérées des personnages qui fonctionnent quand ça rend la chose amusante ce qui (je trouve) n’est pas le cas ici. Et puis alors qu’est ce que c’est mièvre…..

    C’est comme ça tout au long de la série ou alors on a vraiment à faire à un manga de basket plein d’intensité et de suspense ?

    • En réalité, il ne faut absolument pas se fier aux premiers tomes pour en déduire la tonalité de la série. Il faut se souvenir que lorsqu’Inoue s’est attaqué au sujet, le basket faisait partie des sports dont on ne voulait pas entendre parler dans le manga.C’était presque jugé toxique. Du coup, les éditeurs ont demandé à Inoue de mélanger au départ des éléments d’autres genres plus populaires, comme ça si le sujet basket ne prenait pas, on pourrait toujours rediriger la série vers une série de baston ou de lycéens voyous, genre toujours populaire.

      En gros c’est partir du tome 4, que le basket commence à vraiment s’imposer, et à partir du tome 7, c’est le seul sujet traité. A partir de là, il y a une grosse montée en puissance du titre et cela devient de plus en plus palpitant avec des matchs de haute volée qui sont devenus des références du genre.

      • Ok merci je vais m’y remettre dès que je peux emprunter la totalité des tomes à un ami.

        Dans le même genre tu as lu eyeshield 21 ?

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