Unspoken VF : Bloodshot Tome 4 – H.A.R.D. Corps

Premier sang pour Bliss Comics !

BLOODSHOT TOME 4 : H.A.R.D. CORPS1384304_952507164846299_8892768109933789862_n

Scénario : Christos Gage, Jushua Dysart, Matt Kindt

Dessin : Emanuela Lupacchino, ChrisCross, Joseph Cooper

Encrage : Guillermo Ortego, John Lucas

Couleur : Brian Reber, Sotocolor, Matt Milla, Moose Baumann

Lettrage : L. Hingray & C.Semal / Studio Myrtille

Traduction : Jérémy Briam (#14-17), Florent Degletagne (#0)

Éditeur VF : Bliss Comics

Éditeur US : Valiant Comics

Format : Numérique

Pages : 132

Prix : 6 ;99 €

Date de sortie : 23 mars 2016

Couverture : J.G. Johns (couverture originale de Bloodshot and H.A.R.D. Corps #14)

Contient : Bloodshot and H.A.R.D. Corps #14-17, Bloodshot #0

C’est donc Bloodshot qui a eu la mission de tirer le coup d’envoi de Bliss Comics. Le nouvel éditeur français de Valiant Comics a pris le parti de continuer les séries commencées par Panini au format numérique. Les parutions en librairies seront elles dévolues aux séries inédites qui comptent dans leurs rangs quelques relaunchs comme Bloodshot Reborn que vous découvrirez en avril prochain.

Bloodshot kills
Une image vaut mieux que mille balles !

Mais qui est donc Bloodshot ? Véritable produit du début des 90’s, cet anti-héros a été l’un des fers de lance de la relance de l’univers Valiant en 2012. Créé par le Projet Rising Spirit (ou P.R.S. pour les intimes), il est l’arme ultime, un soldat surentrainé bourré de nano-machines qui décuplent sa force et sa vitesse, réparent ses blessures et lui permettent de communiquer avec les machines ou encore de changer d’apparence ! Ajoutez à cela un passé oublié, remplacé pour les besoins des missions par des souvenir factices, et vous obtenez un croisement entre Wolverine et le T-1000 de Terminator 2 aux histoires plus subtiles qu’il n’y paraît.

Les épisodes qui sont repris ici qui se situent immédiatement après les événements d’Harbinger War (un crossover avec la série Harginger) publié par Panini. Après s’être rebellé contre le P.R.S., l’implacable guerrier finissait dans les griffes de Toyo Harada, un psiotique (sorte de mutants de l’univers Valiant) surpuissant, richissime et moralement ambiguë dirigeant un grand nombre de ses semblables.

En plus d’un récapitulatif au début du tome, le lecteur profane pourra aborder aisément ce tome qui fait office de « seconde saison » de la série Bloodshot. En effet, elle prend le titre de Bloodshot & the H.A.R.D. Corps à partir de ces épisodes afin de refléter le changement de statu quo qui s’y opère.

Bienvenu au H.A.R.D. Corps

L’histoire  s’ouvre sur des enjeux dignes d’un film d’action : afin de récupérer Bloodshot avant que Toyo Harada n’arrive à percer les secrets de ses nano-machines, le nouveau directeur du P.R.S. Morris Kozol charge le major Charlie « L’as du tir » Palmer et Maniac de former les nouveaux membres du H.A.R.D. Corps. Apparue (et massacrée) dans Harbingers War, cette équipe anti-psiotiques composée d’humains améliorés aura pour mission de récupérer Bloodshot dans le repère surprotéger de leur ennemi.

to be or not
Meurtres et questions existentielles : un comic-book shakespearien à sa manière !

Sous des allures de blockbuster d’action aux efficaces scènes d’action alternant infiltration et affrontements spectaculaires, le récit n’en oublie pas moins de construire la caractérisation de ses personnages et d’établir leurs relations. Graphiquement, Emmanuela Lupacchino (secondée par Joseph Cooper pour le #17) rend un travail très propre adapté aux scènes de combats comme aux moments d’accalmie. Les scénaristes Christos Gage et Joshua Dysart quant à eux piochent allègrement dans des thématiques comme le transhumanisme ou la confrontation et l’acceptation de ses choix moraux pour renforcer l’impact de leur récit et offrir aux lecteurs des pistes de réflexions entre deux séquences d’action. Cela passe notamment par l’entrainement ou le débriefing des nouveaux agents du H.A.R.D. Corps qui deviennent finalement les victimes consentantes des horreurs de la guerre que livre Kozol à Harada et ses hommes. Si Gage et Dysart doivent encore confirmer dans les tomes suivants l’intérêt de ces nouveaux personnages au possible potentiel d’identification pour le lecteur, la mutation de la série vers un titre d’équipe s’opère de manière très fluide à mesure que les épisodes s’enchaînent.

H.A.R.D. Corp jusqu’à la mort !

De manière générale, ils arrivent souvent à présenter par quelques lignes de dialogues bien senties les enjeux comme les personnalités de leurs personnages. Ainsi, le complexe du messie mégalomaniaque de Toyo Harada transparaît à plusieurs reprises : d’abord par Bloodshot qui oppose ses méthodes barbares à son sentiment d’être un nouveau Gandhi, puis par Charlie Palmer qui va jusqu’à le comparer à une enflure se prenant pour Jésus. Dans cette série la plupart des personnages évoluent constamment dans une zone morale de gris, qu’ils soient victimes de manipulations, poussés par le désespoir ou mus par leurs ambitions personnelles. Si la violence dont ils sont autant la cause que les victimes peut paraître exagérée par moment, elle a le mérite d’accentuer son absurdité comme son implacabilité dans laquelle baignent les hommes et femmes de cette série.

moralité
La responsabilité des actes, un leitmotiv de la série.

On en oublierait presque de parler de Bloodshot qui n’en reste pas moins le pivot central de ce livre, que ce soit par la lutte de chaque faction pour sa possession que les révélations au compte-gouttes de son passé. L’épisode 0 s’y atèle tout particulièrement en prolongeant la réflexion sur la condition humaine. Signé par Matt Kindt, un habitué de l’écurie Valiant (Rai, Unity, Ninjak) qui touche ici à Bloodshot en solo pour la première fois, ce numéro est dessiné par ChrissCross qui a le bon goût de l’ouvrir par un hommage direct à la série originale lancée en 1992. Ce récit reste sans doute le plus percutant de tout le volume. Elle insiste sur la facette de marionnette de Bloodshot qui était abordée dès les premières pages dans son dialogue avec Toyo Harada. L’histoire s’intéresse au concept même de Bloodshot et ouvre des portes (que l’on espère voir exploser) à de potentiels récits.

Avis explosif : Nouveaux comme anciens lecteurs de l’univers Valiant, ce tome s’adresse à chacun d’entre vous. Pour les premiers, il vous envoie de plein pieds dans les affrontements de deux factions importantes de cet univers en prenant le soin d’expliquer chaque élément indispensable à la compréhension du récit. Pour les seconds, il ne s’agit pas juste d’un prolongement des trois opus précédents ; si la série ne perd pas de vue ses fils rouges initiaux, elle opère une évolution bienvenue pour ne pas lasser le lecteur. Plus globalement, Bloodshot offre aux lecteurs un moment de pure action décomplexée mais habilement ficelée qui offrira plusieurs niveaux de lecture à qui saura les déceler.

Note : À posséder

Retrouvez également sur le site nos critiques des précédentes aventures de Bloodshot exprimées en audio lors des Comixity :

Tome 1 – À feu et à sang

Tome 2 – Le plus dur est la chute 

Tome 3 – La guerre des Harbingers

Tome 4 – H.A.R.D. Corp

A propos Marti 142 Articles
Lecteur assidu de comics et grand amateur de séries TV comme de cinéma, maître-nageur pour poneys à ses heures perdues.

1 Comment

  1. Après deux tomes très bons, j’avais personnellement un peu décroché lors du crossover avec Harbinger. Ce tome 4 est vraiment très bon et m’a bien raccroché aux wagons de la série. En espérant que ça marche bien pour Bliss comics et qu’en plus des inédits, on ait la suite des premières séries en version papier que je préfère aux versions numériques.

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