VO – Sorties du 8 avril 2015
TOPS DE LA SEMAINE
3 – Convergence Question 1 de Greg Rucka et Cully Hammer.
Bien que mon esprit se soit crée une sorte de barrière mentale l’empêchant de comprendre le pitch de Convergence (de manière très sérieuse, chaque fois que j’essaye de me dire en quoi ça consiste, je bloque, buge, bistouille et carafouille en cherchant où j’ai rangé mes organes génitaux…), ce n’est pas bien grave…puisque Greg Rucka s’en bat la moule…
Certes l’event fill in rattrape le scénario de Rucka dans ses dernières pages, mais dans l’ensemble l’auteur ne se prend pas la tête et fait comme s’il était encore dans l’ancien univers DC. On retrouve donc le duo Renee Montoya, toujours Question, et Huntress qui continue leurs petites vies.
Et plus que Convergence, c’est bien la vie qui rattrape ces personnages, notamment Renee dans les dernières pages avec des retrouvailles attendues de longue date. De toute évidence, Rucka s’est ici fait plaisir, retrouve des personnages qui lui sont chers et qu’il sait diablement bien utilisé dans un univers qu’il maîtrise.
Bref, on se demande pourquoi DC lui a demandé de n’écrire que deux épisodes et pourquoi l’éditeur s’acharne à ruiner ces personnages…
Note : 8/10
2 – Saga 27 de Brian K.Vaughan et Fiona Staples.
Comme j’ai déjà pu le dire, le dernier épisode de Saga m’avait un peu inquiété. La direction prise par le récit de Vaughan m’attirait moins, tout cela en outre marqué par un rythme narratif encore plus lent que d’habitude et une Fiona Staples moins inspirée qu’à l’accoutumée…
De ce point de vue la partie graphique souffre encore un peu. J’ai le sentiment que les autres boulots de l’artiste lui ont pris trop de temps et qu’elle a du accélérer pour tenir ses délais…C’est dommage car son travail est réellement une partie importante de la magie qui entoure le titre…
Par contre niveau scénario, on peut se rassurer, la petite panne, relative, du numéro 26 est oubliée et Vaughan revient en force ici avec un numéro centré sur Marko qui va lui permettre de retrouver une paire de couilles tout en démontrant encore une fois son caractère sensible, marqué par la guerre…
La lecture demeure rapide, mais bien plus prenante, alors que le titre revient vers ses racines… une belle étude de caractère, avec un fort esprit famille, des valeurs progressistes à chaque page et bien entendu quelques scènes de cul assez crues…
Note : 8,5/10
1 – Rat Queens 10 de Kurtis J. Wiebe et Stjepan Sejic.
Après Saga, voici une autre série qui m’avait un peu inquiété sur ces derniers épisodes et qui se reprend de manière fantastique ici avec ce numéro qui marque également la conclusion du second arc.
Outre un Sejic que j’ai senti ici plus à l’aise que sur le numéro 9, où il devait encore s’habituer aux personnages, c’est surtout le scénario qui décolle de nouveau. Essentiellement le scénariste renoue vraiment ici avec l’esprit fun et décalé du titre qui a séduit à ses débuts.
On retrouve donc l’esprit un peu trash/sexy des premiers numéros qui étaient un peu passés à la trappe ces derniers temps…En outre, au delà de ce qui relève un peu de la forme, le scénario creuse aussi ses personnages, leur passé et leur caractérisation.
Deux personnages sont ici surtout mis en valeur. D’une part Hannah. Celle-ci se détache depuis le début de la série comme certes la grande gueule, mais aussi le personnage le plus intéressant et le plus charismatique du lot. Et il apparaît ici que ses origines posent également question avec quelques mystères bien sentis de ce côté là…
D’autre part, Dee qui jusqu’ici était le personnage le plus en retrait du lot, la moins explorée et développée qui a beaucoup profité de cet arc pour palier à ces deux lacunes. On en sait désormais beaucoup plus sur elle, son passé et surtout la direction qu’elle va prendre à l’avenir. Du coup, même s’il reste du boulot pour vraiment la mettre en avant, un grand pas a été fait.
Ma réplique préférée de l’épisode : “But I Want it Nowww !!!” Violet à propos d’une partie de l’anatomie de Dave…
Note : 9/10
LES BONNES SURPRISES DE LA SEMAINE
– Convergence Superman 1 de Dan Jurgens et Lee Weeks.
Ahhhh, mais que ces quelques pages m’ont fait plaisir. Bien que je me rende compte que je ne suis pas un si grand fan du grand bleu que ce que je pensais (avec une lassitude grandissante du niveau très moyen connu par les histoires consacrées au personnage depuis pas mal d’années, au point que je demande si DC ne ferait pas mieux de le mettre en pause le temps de retrouver la bonne formule…), il faut bien dire que le début de cet épisode m’a procuré une grande satisfaction en tant que vieux lecteur qui suit la grande perche depuis maintenant presque 15 ans…
Le scénario de Jurgens est efficace, bien que je n’ai guère apprécié les dernières pages un peu too much à mon goût, le scénariste maîtrise tout de même bien le cœur de son numéro, à savoir les lecteurs retrouvant Lois et Supie ensemble et heureux comme cela doit être un point c’est tout…
Les planches de Lee Weeks sont tout simplement superbes au passage. On sent que le dessinateur a pris un grand plaisir à dessiner le Superman classique et a tâché de donner une grande attention aux scènes héroïques.
Bref du bon boulot.
Note : 7,5/10
DÉCEPTIONS DE LA SEMAINE
Il est parfois difficile de qualifier un titre de flop car il a tout de même des qualités.. Des titres qui ne sont pas des bides monstrueux mais qui clairement ne sont pas exceptionnels.
– Note : /10 .
FLOPS DE LA SEMAINE
–
Note : /10
LIVRES
– Ex Heroes tome 1 de Peter Clines. Non, il ne s’agit pas d’une revue en détail du destin des anciens acteurs de Heroes du type “que sont-ils devenus ?”. Non, il s’agit d’une nouvelle série de livres qui couvre deux sujets très très en vogue depuis quelques années maintenant : zombies et super-héros
Inutile de dire que des cranes ont explosé quand ils se sont rendus compte que l’on pouvait associer ces deux genres et bien évidemment on attend de voir cela au cinéma désormais … Un bon gros truc bien défouloir …
De ce point de vue, l’univers de Peter Clines ne se distingue pas beaucoup d’un bon gros Marvel Zombies. Série que j’ai personnellement évité puisque je n’ai jamais été un grand fan du genre zombie.
Mais j’ai quand même craqué pour Ex Heroes à la suite de la lecture de très bonnes critiques et du coup le désir de me faire ma propre opinion.
En termes d’histoire donc rien que du classique, des super-héros qui commençaient à apparaître un peu partout font face à l’émergence de zombies. Le livre commence un an après alors que l’épidémie a décimé toute la population mondiale.
Les quelques rares survivants présents à Los Angeles se sont regroupés dans d’anciens studios de ciné sous la bonne garde des quelques super encore en vie. En effet très peu sont réellement invulnérables …. et même ceux qui l’étaient ont trouvé des moyens originaux de se faire contaminer…comme Démon infecté alors qu’il …baisait le zombie de Jessica Alba…
Clines profite de son cadre pour ajouter un peu d’humour noir par moment, notamment quand les survivants évoquent les célébrités zombies qu’ils ont butés…
La première partie du tome s’intéresse à la manière dont cette petite communauté à survécu. La seconde partie introduit la vraie menace du tome, alors qu’un gang s’est organisé autour d’un leader également doté de pouvoirs, mais dénué de toute morale bien décidé à régner sur les ruines de Los Angeles, quitte à commettre quelques massacres…
Le récit se laisse lire sans déplaisir, alors que l’on voyage entre présent et passé. Le présent se concentre sur les survivants et la guerre qui s’annonce et les séquences passées creusent le portrait des quelques super connus…vivants ou zombifiés depuis lors…
Cela se lit vite et bien. Les fans d’horreur devront repasser car dans l’ensemble ce premier tome est assez léger de ce point de vue, mettant plus l’accent sur les personnages et l’action. Il y a certes quelques séquences de dépeçages ici ou là, mais rien qui ne réveillera des lecteurs assidus du genre…En bref un premier tome plus introductif qu’autre chose. Mais on s’attache assez vite aux quelques héros présents, même si en 350 pages, on reste encore à la surface des choses.
Je comprends que la série compte plusieurs tomes, car il y a de la marge pour développer tout ce petit monde, d’autant qu’en dehors des super, aucun personnage humain n’est vraiment développé. Dans l’ensemble, j’aurais tout de même tendance à déconseiller cette série pour ceux qui sont des habitués du genre zombie car en tant que tel, ils n’y verront rien de bien neuf à part la présence de super.
Je m’en rends bien compte en ce qui me concerne justement parce que je ne lis quasiment jamais de récits de zombies, du coup cela reste relativement frais pour moi (si vous me passez l’expression…).
Note : 7/10 –
SERIES TV
DAREDEVIL
C’est un gros, très morceau qui est sorti sur Netflix vendredi dernier. Je pense en effet ne pas être le seul à avoir passé le week end devant mon écran à m’enfiler avec un appétit insatiable les 13 épisodes de la première saison de Daredevil…
Pour le grand public, DD restait ce film pas franchement terrible du début des années 2000 avec un Ben Affleck plus inexpressif que jamais avec la musique d’Evanescence en fond sonore qui ne voulait pas sortir de la tête, même en se tapant le crane contre les murs…
Bien évidemment, nous les fans de comics purs et durs, ceux qui savent, les maîtres incontestés de la pop culture qui adorons péter plus haut que notre cul, tout en dédaignant tout ce qui sort en disant que c’est de la merde (comment ça je fais une projection ???), nous savions de longue date que le personnage et son univers valaient bien mieux que cela.
Cela a été dit nombre et nombre de fois, et pourtant cela reste vrai, le personnage a connu plus de grands runs que beaucoup d’autres héros de la Maison des idées et depuis 15 ans, il parvient à se réinventer en permanence.
L’attente était donc grande, d’autant que les premières images laissaient apparaître un univers sombre et torturé bien digne du DD que nous aimons.
Le cadre : Hell’s Kitchen mon amour
Bien évidemment le premier défi de Marvel, outre de faire oublier le film…était de faire croire que Hell’s Kitchen était encore un endroit dangereux. Pour ceux qui connaissent New York aujourd’hui, cela fait un peu sourire car cela fait plus de 15 ans que le quartier est dénommé Clinton et est devenu un foyer de bobos de la classe moyenne aisée américaine. Niveau pauvreté et crime, il vaut mieux regarder du côté d’Alphabet City…
De manière générale le New York actuel n’a plus rien à avoir avec la cité ultra violente des années 80 avec ces milliers de meurtres par an…
Les scénaristes en ont conscience et jouent avec les évènements récents de l’univers Marvel pour faire passer la pilule. Tout part de l’invasion alien du premier Avengers qui a ravagé la ville. Hell’s Kitchen, depuis, mérite de nouveau son nom et connaît une frénésie de reconstruction qui aiguise nombre d’appétits…
Daredevil : saigneur professionnel
C’est dans ce creuset qu’apparaît un gars en masque et vêtements noirs pour casser de os…Ce qui frappe, dans tous les sens du terme, en premier lieu est bien entendu la violence crue de la série. Même si DD, qui ne porte pas encore de costume ou de nom, voltige en tout sens et maîtrise des arts martiaux, il n’a pas de super force et saigne abondamment au cours de ces 13 épisodes, se retrouvant de manière répétée au tapis. Et ses adversaires lui offrent souvent une resistence acharnée bien crédible. Bref, DD est loin d’être invincible …
Si vous voulez de la baston, vous serez servi, avec quelques morceaux d’anthologie, notamment toute la séquence de combats du deuxième épisode.
Niveau personnages et acteurs, Charlie Cox livre un Matt Murdock que l’on croirait sorti du comic-book. A ce titre j’ai apprécié que son amitié avec Foggie Nelson soit présenté avec autant d’emphase. Elle joue vraiment un rôle important dans cette première saison. Foggie ayant assez vite un rôle comique avant de tenir un rôle bien plus dramatique, au fur et à mesure que la série s’assombrit.
Quant à Karen Page, les scénaristes arrivent à lui donner plus d’épaisseur que le personnage du comic-book, éternelle victime à la vie assez…tordue…
Concernant plus précisément Matt, on retrouve le personnage tout en nuances, en permanence torturé entre le bien et le mal dont les aptitudes très sympa semblent bien légère pour arrêter un Wilson Fisk incroyable.
C’est bien simple, d’Onofrio que l’on savait depuis longtemps exceptionnel, donne une vraie âme à ce personnage qui comme Murdock semble posséder deux visages. Entre d’un côté l’homme enfant qui souhaite réellement améliorer la vie de New York et de l’autre le monstre prêt à toutes les exactions pour atteindre ses objectifs et objet de crises de rages indomptables.
Un Univers fidèlement retranscrit qui appelle plus d’une saison.
En termes d’intrigues, les scénaristes se sont surtout concentrés pour cette première saison sur l’opposition entre DD et l’organisation de Fisk, cependant, ils ont aussi posé les bases pour l’introduction de la Main, ou de la mythologie entourant Iron Fist.
En fait l’épisode en ce sens est celui centré sur l’introduction de Stick, ancien maître de Matt, alors que l’on comprend que la combat contre la Main est proche, même s’il n’est qu’effleuré ici.
Note : 9 /10 – une série sombre, fidèle à l’univers urbain de DD. On espère donc une saison 2…
Tout à fait d’accord avec ta critique de DD, ces 13 épisodes sont excellents et hyper prenants. Surtout les deux premières parties de la série qui opposent DD aux deux premiers associés de Fisk, à la mafia russe et à la Main, où le showrunner prend véritablement le temps de développer son sujet et d’aborder chaque nouvel épisode sous un angle singulier. Et puis le développement en parallèle de Murdock et Fisk : parfait !
Ils prennent tellement de temps sur cette première partie de saison que j’en regrette un peu d’avoir ressenti une baisse de rythme sur les derniers épisodes et une résolution finale qui m’a parue un peu abrupte.
Mais je ne boude pas mon plaisir, j’ai vraiment pris mon pied sur cette adaptation qui jette direct aux oubliettes toutes les autres d’ores et déjà ridicule et obsolètes, et j’espère une saison 2 vu qu’il reste encore énormément à faire sur le personnage !