VO – Sorties du 19 Novembre 2014
TOPS DE LA SEMAINE
4 – Invincible 115, de Robert Kirkman et Ryan Ottley. Holy Shit !!! alors que la Viltrumite War sort en VF dans une semaine (accrochez vous !!!), Robert Kirkman plante ici les bases de quelque chose d’encore plus ambitieux. Alors que je pensais que nous n’aurions qu’un simple épisode de baston sans le moindre préjugé, le scénariste nous balance une bonne grosse bombe à la dernière page…Ahhh Robert, espèce de petit sacripant. Cette révélation va sans doute impacter la série en profondeur à terme. Pas tout de suite, mais à moyen terme, cela va se révéler décisif.
Note : 8/10 –
3 – Powers Bureau 12, de Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming. Ah ! méchant Brian !!! comme je l’ai souvent dit, si BNB peut se chier abondamment sur d’autres séries, bizarrement sa capacité à pondre de la XXX s’arrête à la porte de Powers où il retrouve son talent d’autrefois. Le scénariste achève ce volume de manière extrêmement puissante et passablement sombre. Entre les personnages dans le coma, la conspiration découverte mais que les héros ne peuvent arrêter et ceux qui jettent tout simplement l’éponge, il ne va pas rester grand monde debout pour le prochain volume !!!
La série reste donc un régal, une réussite, un lieu où les deux auteurs peuvent clairement se lâcher et mettent en place certaines de leurs histoires les plus ambitieuses. Au passage, il me semble que United states of Murder n’est pas sorti depuis un moment. Je dois avouer que le titre est un peu sorti de mon radar, ce qui n’est jamais bon signe. Et dans le cas présent, c’est dommage car la série est vraiment réussie.
Note : 8/10 –
2 – Moon Knight 9, de Brian Wood et Greg Smallwood. Et bien et bien, en voilà un surprise ! pour tout dire, j’avais quelque peu perdu de vue la série Moon Knight après le départ d’Ellis et Shalvey, et c’est un peu par hasard que je suis allé lire cet épisode. Et ce fut une excellente décision je peux vous le dire. Il semble que lorsque Wood se décide à faire de la qualité, il y parvienne, tant qu’il peut insuffler quelqu’une de ses idées.
De fait la série a pris un accent politique bien plus marqué que sous la précédente équipe créative, alors que le personnage tente d’empêcher la vengeance de sa psy contre un dictateur africain sous la forme d’une séance d’hypnose partagée. Alors que leurs psychés s’entremêlent, le scénariste dévoile ses ambitions créatives et laisse le lecteur haletant à la lecture de la dernière page. Un seul mot d’ordre à l’esprit : XXXX la suite vite !!!!
Visuellement Smallwood n’a pas à rougir devant le travail de Declan Shalvey. Il semble que sous l’impulsion d’Ellis, le titre soit devenu une espèce de défi à touts les auteurs pour tenter des choses que ce soit en termes de narration, de représentation visuelle ou encore de découpage.
Note : 9/10
1 -MULTIVERSITY : Pax Romana de Grant Morrison et Frank Quitely. Euhhhhhhhhhhhhhhhh, dans le guide VO de la semaine dernière j’avais formulé la question suivante, que se passe-t-il quand un scénariste écossais fou revisite l’histoire folle d’un auteur anglais fou ??? et bien nous avons la réponse.
Ne me demandez pas de résumer l’histoire, j’en serais incapable, car nous avons ici à la fois une intrigue qui revisite de manière assez maligne et symbolique (à plusieurs niveaux, à ce titre quelqu’un avait signalé les relations entre Morisson et Moore dans les commentaires. Je me demande si la dernière/première page de l’épisode n’y fait pas référence également…à sa manière, c’est assez symbolique des relations entre les deux scénaristes) Watchmen, nous avons aussi un concept.
Tout en est affecté alors que Morrison nous dit que nous pouvons grosso merdo lire cet épisode dans le sens que nous voulons et que l’intrigue n’est en elle même qu’un entremêlement d’histoires à l’intérieur de l’histoire à l’intérieur d’une autre histoire plus vaste qui brise le 4e mur, dans une enchaînement infini (là aussi la référence est faite exprès).
L’exercice est d’une complexité assez sidérante et a du demander à Morrison comme à Quiltely un travail de préparation et de construction ahurissant. De toute évidence, nous avons là un épisode qui va demander plusieurs relectures dans tous les sens, un décodage qui va prendre un temps assez long. Avec ce numéro, Morrison livre un de ses travaux les plus audacieux dans une série de one shot qui était déjà d’une exceptionnelle inventivité.
Et plus on y réfléchit, plus on se rend compte du nombre de niveaux de lecture : à la fois hommage et déconstruction de Watchmen, hommage au genre super-héros, passage de flambeau du golden au silver age, à la politique américaine des années 80 et 2000 (dans une jolie boucle), à l’exploitation du genre super-héros dans la culture populaire, la manière dont elle fait évoluer les codes de références, ….je crois que je pourrais passer des jours dessus et encore découvrir des sens cachés.
Note : 8/8 – ceux qui ont lu l’épisode comprendront là aussi la référence…
DÉCEPTIONS DE LA SEMAINE
Il est parfois difficile de qualifier un titre de flop car il a tout de même des qualités.. Des titres qui ne sont pas des bides monstrueux mais qui clairement ne sont pas exceptionnels.
– Axis 6 de Rick Remender et Terry Dodson . Après une bonne reprise en main la semaine dernière qui laissait espérer des développements intéressants, Axis retombe un peu alors que cet épisode était censé clôturer l’arc Inversion. Tout d’abord [SPOILER] Inversion ne s’achève pas ici. En fait au vu des images révélées récemment par Marvel, il faut s’attendre à ce que cette intrigue dure au moins jusqu’à l’épisode 8. Ensuite…et bien l’épisode est un poil creux à mon goût. Certes on a quelques avancées ici ou là, mais étant donné la construction en arcs, on pouvait s’attendre à mieux. Je trouve l’idée sur laquelle conclue Remender dans cet épisode un peu trop classique, un peu trop de déjà vu à mon goût.
En tout cas ce qui ressort de tout cela est que les X-Men restent le moteur de tout le crossover et qu’encore une fois, ils sont les plus affectés par l’intrigue. Alors que les Avengers sont tout simplement mis au placard de manière littérale et au figuré…Sans doute réserver pour les intrigues de Jonathan Hickman. En gros Rick, tu fais ce que tu veux sur les X-Men, mais tu nous touches pas à notre machine à crossover…Le message a bien été reçu…
Note : 6/10
FLOPS DE LA SEMAINE
– Avengers 38, de Jonathan Hickman et Stefano Caselli. Hickman est décidément un bien étrange énergumène. Il peut vous donner envie de l’embrasser pour ses prouesses et puis 5 minutes plus tard, vous avez envie de l’apostropher gentiment en lui disant de fermer sa XXX de grande gueule…
Ainsi cette semaine, j’ai ressenti ces deux fortes impulsions à la lecture respectivement de New Avengers 26 et d’Avengers 38. Autant New Avengers démontrait tous les talents du scénariste, avec un récit qui s’attardait sur le sort de Tony Stark dans un épisode réellement réussi. Un épisode qui permettait de montrer combien les personnages étaient tous perdus. Entre un Cap voulant défendre ses principes mais s’étant transformé en tout ce qu’il déteste, à savoir pratiquement un fasciste pourchassant ses amis d’hier. Et un Tony Stark, qui malgré toutes ses erreurs et ses échecs ne peut admettre après tout ce temps qu’il a commis un erreur.
Un épisode à l’image de la série voulue par Hickman : teintée de gris, remettant tous les personnages en cause jusque dans leurs fondations.
En un sens Avengers 38 est aussi à l’image de la série depuis son relaunch par Hickman, à savoir intensément chiante. En effet l’épisode peut se résumer à une longue présentation qui fait encore une fois le point sur la situation, nous rappelle combien la structure du récit d’Hickman a pris le pas sur tout le reste et de manière assez ironique, combien tout cela avance peu.
Encore une fois on est assommé par des discours pseudo intello chiants et encore une fois, on a l’impression de ne lire cela que par pure obligation, parce qu’il faut bien si on veut espérer comprendre ce qui va agiter l’univers Marvel dans quelques mois.
Débats de la semaine
C’est quoi leur problème aux scénaristes avec Wonder Woman cette semaine ?
Le personnage emblématique apparaissait dans deux séries cette semaine et apparemment les scénaristes se sont entendus pour 1/ adopter une caractérisation dans la même veine, 2/enterrer celle de Brian Azzarello et 3/le mot d’ordre est : WW est en colère !!! oh oui !!! pas contente la Diana !!!!!!!!!!! elle va devenir toute rouge !!!
Wonder Woman 36
Cette tendance est présente dans WW alors que l’on voit le personnage se comporter de manière très Johnsienne, alors qu’elle décide de frapper d’abord et poser les questions ensuite…voire pas du tout. Je ne peux toutefois condamner l’épisode pour une bonne raison : les Finch vont tout leur possible pour honorer tout ce que Azzarello a mis en place dans la série…sauf apparemment sa caractérisation mature et adulte du personnage. Plusieurs pages sont ainsi consacrées à simplement rappeler tout ce qui est arrivé ces dernières années et pour poser une simple idée : la société des amazones traverse une énorme période de changements qui va clairement poser des problèmes.
Mais quelque part cela creuse encore plus un décalage avec les pages où Diana agit de manière plus irrationnelle. Par ailleurs, il y a aussi la question de la représentation physique et celle de sa famille. Non je n’aborderais pas le style de Finch ici. Mais un détail m’a frappé. Ainsi Chiang avait toujours représenté WW comme un personnage grand sans être massif, légèrement imposant sans être dominateur. Ici, on a plus l’impression de voir une jeune femme normale d’une vingtaine d’années avec des super-pouvoirs…Cela fait clairement un choc.
Concernant sa famille, on voit que le cast autour du personnage s’est singulièrement réduit. Les nouveaux auteurs ne laissent de la place, pour le moment, que pour la JL et les amazones. Alors que l’un des points forts du run précédent était justement cette famille un peu dingo que se récupérait Diana en découvrant ses origines.
Dans l’ensemble ce premier épisode pose ou repose bien les bases et suscite l’intérêt pour aller lire la suite. Mais la question de la caractérisation du personnage va se poser, car on est loin de l’héroïne sage, capable de rallier à elles certains de ses ennemis.
Note : 7/10 –
Superman/Wonder Woman 13
On attendait beaucoup de Peter Tomasi pour sa reprise de la série après Charles Soule. Et le bilan est là aussi assez mitigé. Tout d’abord un bon point, le scénariste maîtrise clairement bien le personnage de Clark/Superman. …Voilà, on a fait le tour des bons points du scénario. Le gros point noir est tout de même la manière dont il écrit WW. Déjà, il frappe fort d’entrée de jeu par…un flashback sur le premier arc de la Justice League. Il nous signale d’entrée de jeu qu’il va écrire WW dans la droite ligne de Geoff Johns. On a là clairement une reprise en main pour se distancier de la caractérisation adoptée par Brian Azzarrelo et ce n’est franchement pas un bienfait.
Ensuite, il y a la caractérisation actuelle adoptée par Tomasi…et suis-je le seul à avoir trouvé Diana légèrement hautaine, voire carrément désagréable ??? presque à prendre Supie pour un neuneu ? Elle passe presque la totalité de l’épisode à lui tomber sur le poil. Bref la lecture de leur relation qui était assez sympa par Soule devient…soulante ici (pardon pour le jeu de mots). En outre fidèle à ses habitudes, Tomasi décompresse pas mal ici et se montre assez léger pour ses débuts sur la série en termes d’intrigues.
En outre, jusque là, la série avait puisé dans les ennemis de première ligue des deux personnages. Ici on chute un peu…Bon certes cela m’a fait plaisir de retrouve Major Disaster, surtout dessiné par Doug Manhke. …Et là je me rends compte que vous ne voyez pas de quoi je parle…
Au début des années 2000, Joe Kelly et Doug Manhke ont signé un passage remarqué sur la Justice League que j’ai personnellement beaucoup apprécié. L’une des additions au cast de la Ligue d’alors était le personnage de major Disaster qui pour le coup changeait de camps. Assez étrangement, cela fonctionnait assez bien et je garde un très bon souvenir de l’ensemble. Manhke aussi apparemment. Au passage, sur la partie graphique il faudra voir qui assure l’encrage, car je trouve le style du dessinateur assez différent de ce que j’ai vu de sa part jusque ici . Cela apparaît plus lisse. En fait par moment, j’avais presque envie de crier “sors de ce corps Tony Daniel !!!”.
Note : 6/10 –
Je te trouve tres généreux avec les Finch. Je n’ai meme pas pu finir l’episode.
Pax Americana n’est pas un épisode qui se lit mais qui se relit, il devient réellement intéressant du point de vue du fond lorsqu’on l’a bien digéré et que l’on y repense, Harle donne de bonnes pistes de réflexion sur le contenu du numéro dan le commentaire qu’il a laissé dans les ComicsWeekly. Pour la forme c’est juste du superbe Quitely, je lui pardonne (presque) l’attente très longue de la sortie de ce numéro ! Du point de vue de l’intrigue uniquement, j’aurais aimé en avoir plus, Morrison livre ici le début d’un récit qu’on aurait aimé suivre sur plusieurs numéros, mais ce n’est pas le but principal de cet épisode je pense qui est vraiment tourné vers l’évolution des comics depuis la sortie de Watchmen. Ca m’a aussi fait un peu pensé à The Authority et Ultimates, sans doute à cause du renvoi au 11 septembre et à la période “America fuck yeah” des années 2000.