Unspoken VO : Uncanny X-Men (vol 2) #2

Crédits :

Scénario : Kieron Gillen

Dessin : Carlos Pacheco, Jorge Molina & Rooney Buchemi

Couverture : Carlos Pacheco

Éditeur : Marvel Comics

Avis : oh génial, 22 pages de gens … qui causent, qui causent encore, et qui causent toujours. Si vous n’avez pas dormi depuis un moment, alors vous tenez là le parfait somnifère …  C’est pourtant pas compliqué d’écrire les X-Men, après tout des auteurs comme Jason Aaron sur Wolverine and the X-Men et Peter David y arrivent très bien ! Claremont y est arrivé pendant presque 17 ans ! alors pourquoi est-ce que Gillen patauge autant ?

Scénario : dans le précédent épisode nous assistions au retour de Sinister, que l’on croyait mort et remplacé par Miss Sinister, qui prenait possession du Celeste rêveur qui a élu domicile à San Francisco, et puis pouf tout d’un coup on se retrouvait avec une ville sortie de nulle part avec une flopée de Sinisters. Oui au pluriel, puisque la ville en question apparaissait remplie de ce que l’on peut qualifier de clones de Sinister dans un décorum très 19e siècle.

J’avais personnellement achevé le 1er épisode de Uncanny X-Men par un « Hein ? c’est quoi ce binz ? » pour la simple et bonne raison que je captais rien de rien. Le scénariste a l’obligeance de nous offrir des explications dans cet épisode, et … ben c’est à peu près tout. Oui vous avez bien lu, cet épisode ne présente que 22 pages d’explications de Sinister …

Dans le temps le vilain de l’histoire prenait au grand maximum une page pour expliquer comment il avait ressuscité, et quel était son plan très très vilain cette fois. Mais quelle joie de voir que  la modernité est passée par là, et que dorénavant un scénariste se prend un épisode entier rien que pour ça !!!

C’est peu de dire que j’ai franchement détesté cet épisode. Tout d’abord je n’ai pas compris la moitié du plan de Sinister, qui à ce que j’ai compris veut lancer sa propre franchise… euh je veux dire sa propre espèce. Gillen essaye de lier ça à ses travaux sur les Summers, mais je n’ai pas vu le lien.

Ensuite, le manque d’action de cet épisode est patent, voir les X-Men écouter patiemment les explications du méchant tout en sachant qu’il y a un piège là dessous est d’une stupidité assez confondante.

Enfin, j’ai vraiment eu l’impression que l’on se foutait de ma gueule. Je rappelle que la série Uncanny X-Men coûte 4$, et que pour ce tarif on peut s’attendre à un peu plus que des épisodes où l’on navigue entre l’ennui et la connerie. Oui je sais je suis rude sur cet épisode, mais il faut bien se dire que cet épisode d’une part souffre d’à peu près tous les maux que l’on peut reprocher à la narration moderne, c’est à dire une lenteur effrayante, et de l’autre il souffre de la comparaison avec la série d’en face Wolverine and the X-Men, qui est clairement plusieurs crans au dessus.

En somme sur le scénario : abscons, stupide, insipide, ennuyeux, en deux mots sans intérêt.

En outre à la lecture de l’épisode, je me suis posé une question qu’a soulevé le scénariste il y a peu, qui est celle de l’accessibilité. Alors sur ce point aussi c’est un raté complet, car si vous n’avez jamais lu de X-Men, ou très peu, c’est bien simple vous n’allez rien comprendre. Les liens avec Scott Summers sont évoqués de manière rapide, seuls certains personnages disposent d’une certaine présence. Si bien qu’on peut se demander ce que Namor fiche là étant donné qu’il ne sert à rien, de même pour Storm qui en deux épisodes doit avoir trois ou quatre lignes de dialogues …

Alors que dans le même temps, le personnage de Hope dispose d’un éclairage important. Sauf que si vous ne connaissez pas ses pouvoirs et comment ils fonctionnent, des dialogues, et surtout des actions vont vous échapper. Ainsi à un certain moment de l’épisode, elle copie les pouvoirs d’un personnage, sauf qu’il m’a fallu une bonne minute pour me souvenir de ses pouvoirs de copie, et la représentation n’aide pas beaucoup.

Il y a quelques temps je lisais sur le blog de Jim Shooter que l’un des problèmes des comics aujourd’hui était que les scénaristes actuels ne maîtrisaient plus les bases même de l’écriture, plus ça va plus je me rends compte qu’il a raison.

Dessin : la partie graphique est elle d’un bien meilleur niveau, mais ne parvient pas à sauver le vide du scénario. Pacheco, qui se fait aider sur certaines pages, s’en tire à nouveau bien. Il faut juste qu’on lui donne un truc à dessiner.

Couverture : pas mal, sauf qu’elle ne reflète pas vraiment l’intérieur.

Liens utiles :

Blog de Kieron Gillen

Note : 6/10 – un mauvais épisode de bout en bout, qui n’est sauvé que par le dessin. Encore une fois Gillen prouve qu’il peut être bon avec des dialogues, mais que niveau contenu, ça ne suit pas. Encore une fois il prouve qu’il est peut être bon ailleurs mais que les X-Men c’est pas pour lui.

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