Unspoken VO : Carbon Grey 1

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Crédits :

Scénario : Hoans Ngyuen, Khari Evans, Paul Gardner, Mike Kennedy

Dessin : Khari Evans, Hoans Ngyuen, Kinsun Loh

Couverture : Hoans Ngyuen

Éditeur : Image Comics

carbonLa série : l’histoire se place dans le cadre d’une uchronie dans laquelle le continent européen est déchiré par une guerre rappelant furieusement la première guerre mondiale, mais à la technologie bien plus avancée dans une ambiance steampunk prononcée. Dans ce contexte nous suivons les 4 soeurs Grey, depuis 3 siècles elles servent fidèlement l’empire germanique et son Kaiser. Mais elles découvrent que l’empereur, qu’elles considéraient comme un dieu les a trahies, elles et leur famille. La série débute par le meurtre du Kaiser et la fuite des soeurs Grey.

Avis : “Trop de cuisiniers gâtent la sauce”, ce proverbe m’est revenu en tête quand j’ai réalisé le nombre de personnes impliquées dans la réalisation de ce comic. Entre quatre personnes pour le scénario, dont trois dessinent, la structure mystérieuse du scénario a trouvé une explication. En effet si cette série a bien un défaut c’est de poser de très nombreuses intrigues sans nous donner les clés pour les comprendre ou au moins les replacer dans un contexte.

Scénario : Au fil des 22 pages de cet épisode nous suivons plusieurs des soeurs Grey, personnages principaux, chacune placée dans une intrigue en rapport avec sa position dans l’empire. Les différents passages sont accompagnés d’une narration qui prend la forme d’un dialogue, puis une citation de poème.

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Comme cette narration le présente, pendant des siècles il n’y eut que trois soeurs Grey, incarnant respectivement la force, la grâce, et la sagesse. Mais pour la première fois une quatrième soeur est venue au monde, et elle pourrait incarner la révolution.

Le problème est que nous sommes propulsés dans l’histoire en plein mileu d’une action, et nous observons les réactions de différents protagonistes membres de l’empire, sans que nous ayons la moindre idée de qui sont ces gens. Nous avons du coup un défilé de personnages dont nous ignorons l’importance dans le récit, et si on peut la subodorer on ne cracherait pas sur quelques éléments de présentation.

Malgré cette structure narrative qui peut désarçonner et pousser à une relecture attentive, j’ai beaucoup apprécier cette lecture. D’une part en raison de l’ambiance retro futuriste qui règne, ou steampunk comme les puristes la qualifie. En effet le décorum de la série est remplie d’élements technologiques, culturels, vestimentaires évoquant avec force le 19e siècle, mais dans le même temps nous pouvons voir des avions de chasse, des armures de combats à la pointe de ce que la science peut produire.

CGpage1 (15)Etant assez sensible à ce type d’ambiance, je suis un grand fan devant l’éternel de la série Steampunk de Joe Kelly et Chris Bachalo, j’ai été séduit par ce titre. Par ailleurs si pour le moment j’émets des réserves sur la construction du scénario on ressent bien que les différents auteurs ont pensé leur monde, leur histoire et que ce sentiment de désordre que l’on a la lecture est sans doute volontaire. Pourtant ce  n’est pas à la série Steampunk à laquelle j’ai pensé en lisant cet épisode mais à la série The Red Star de Christian Gossett, qui met aussi en scène une uchronie située en URSS et mélangeant des éléments politiques avec des histoires de magie… L’ambiance de cette série s’en rapproche bien que les histoires soient très différentes.

Il faut cependant relever le côté assez violent de certaines scènes, personnellement  cela ne m’a pas choqué, j’ai vu pire mais je pourrais comprendre que des gens puissent se sentir gênés par les décapitations, tranchages de membres auxquels on peut assister. Cependant il faut replacer cela dans son contexte, certains passages mettant en scène une bataille entre deux armées, dont une rappelle fortement l’armée anglaise de la première guerre, il faut bien s’attendre à un certain niveau d’hémoglobine dans les pages.

Je vous conseille donc de vous laisser tenter et d’entrer dans ce monde très riche, d’autant que l’histoire est loin d’être sa seule qualité.

Dessin : je dois avouer que si j’ai eu envie de lire cette série, c’est à cause de la couverture magnifique qui est ici présentée. Et c’est avec joie que j’ai pu constater que les pages intérieurs étaient du même niveau tout en évitant le côté un peu froid des comics peints, Les dessins, sont en effet plus des crayonnés retravaillés et colorisés directement sans encrage. Je ne sais même pas si l’on peut parler de colorisation car on a parfois l’impression de regarder des dessins peints, mais d’une manière pas trop prononcée.

Note : 8/10 – BUY IT : une série à fort potentiel dont je suivrai avec intérêt les prochains épisodes.

A propos Sam 2318 Articles
Ce fan de Morrison donne ses conseils dans des guides de lectures

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